La presse internationale, en ce lendemain de qualification de l'Algérie en demi-finale de la CAN, à l'issue d'un match aussi époustouflant qu'« irréel » face au mastodonte ivoirien, salue unanimement l'exploit des Verts. Pour France Football, pour qui cette soirée a été « un vertige des sens », le football africain a tout simplement offert au monde entier ce qu'il a « de plus beau : du spectacle, du jeu offensif, des gestes fabuleux tentés et réussis et, surtout, un scénario incroyable de suspense ». Une rencontre qui s'inscrit comme « le match de référence de l'épreuve, en termes de jeu ouvert », continue l'envoyé spécial du journal français. Pour la presse anglo-saxonne, le « choc » administré par les Fennecs aux Eléphants est aussi une mise en garde pour les Anglais, qui affronteront les Algériens en match de poule lors de la Coupe du monde sud-africaine. « Si Cappello et ses joueurs se frottaient les mains à l'issue du tirage au sort "facile", les guerriers du désert de Saâdane ont imposé le silence à leurs détracteurs », analyse le Herald Tribune. « Ce superbe 3-2 est un message clair à leur futurs rivaux : sous-estimez-nous, mais à vos risques et périls », est-il ajouté. « Les Fennecs assomment les Eléphants » Dans la presse écossaise, pays dans lequel évolue le « sauveur » algérien, Madjid Bougherra, les Verts ont tout simplement été « magic ». Le Scotish Sun titre « Magic Bougies into the demis », « Magic bondit en demi », Magic et Bougi étant les surnoms donnés à l'international algérien dans son club des Glasgow Rangers. Les médias étrangers, peu avares en superlatifs pour décrire nos Verts, se sont adonnés à un festival d'exclamations extatiques : « L'Algérie a du cœur », dit EuroSport ; « L'Algérie héroïque », ajoute l'Equipe. Et aussi à un concours de jeux de mots pachydermiques. « L'Algérie assomme les Eléphants », titre le Parisien ; « les Fennecs croquent les Eléphants », s'amuse France 24. « Le Fennec piétine l'Eléphant », titre le journal sénégalais Stades. « L'Algérie fait tomber l'Eléphant », estime quant à lui l'Observateur. Vaillants, sublimes, combatifs, ingénieux, créatifs, tour à tour offensifs et défensifs, le vocabulaire manque aux journalistes afin d'encenser le onze national. Pour Eurosport, l'Algérie « a encore su puiser dans des ressources insoupçonnées pour revenir de l'enfer et s'offrir une place dans un endroit proche du paradis. Dominateurs pendant la majeure partie de la rencontre, les Fennecs ont même bénéficié d'un coup de pouce, de ce but refusé injustement à Yaya Touré ». D'ailleurs, le journal 20minutes.fr s'exclame : « But refusé pour hors-jeu imaginaire. Malgré cela et au vu du niveau de jeu des Verts, l'Algérie a amplement mérité cette victoire. » La « grosse désillusion » ivoirienne L'on imagine dès lors la déception de la Côte d'Ivoire, dont la presse faisait écho de cette « grosse désillusion ». Saluant le jeu « impressionnant de son adversaire », le journal Fraternité Matin épingle « le manque de jeu » de la sélection orange. Un Drogba invisible, des individualités qui n'ont pas fait la différence et des footballeurs qui brillent dans leurs clubs européens mais patinent quand ils jouent pour le drapeau... « Ils ne jouent pas avec le cœur », sont les critiques qui fusent de toutes parts. « Tant de talents gâchés et qui ne gagneront jamais de grand titre », est-il déploré dans abidjan.net. Supersport reconnaît pour sa part que l'équipe ivoirienne a été dominée « dans tous les domaines : technique, tactique, physique et mental », d'où sa sortie « sans gloire ni trompette et par la petite porte ». La Côte d'Ivoire, mondialiste, présentée comme grand favori, pêche par orgueil. Ses joueurs sont « coupables » d'avoir « pris un peu à la légère Khadra, dont on sentait qu'elle montait progressivement en puissance jusqu'à retrouver cet esprit de compétition qui l'avait conduit l'an passé, à terrasser deux fois l'Egypte », analyse France Football. Les commentaires égyptiens L'Egypte, grand rival devant l'éternel, préfère se concentrer, ainsi que ses manchettes, sur le quart de finale qu'elle dispute face au Cameroun. Pourtant, une demi-finale Algérie-Egypte aux relents de Khartoum et surtout de revanche pour les Pharaons était dans tous les esprits. « L'Egypte attend de revisiter le casse-tête algérien », titrait Bikya Masr, qui espère une qualification en demi-finale pour affronter encore une fois les Verts dans un « combat- vengeance ». Car un nouvel épisode entre les deux pays « éveillerait à coup sûr de douloureux souvenirs ». Toutefois, si les supporters pharaoniques ont appelé de tous leurs vœux ce nouveau choc des titans, ce n'est que dans l'espoir de « montrer une bonne fois pour toutes aux Algériens lequel des deux est le meilleur en football ». Cette « belle » entre les deux pays conclut d'ailleurs nombre d'articles sur la CAN. La perle est sans conteste dans France Football, qui s'interroge : « Et si, par un étrange hasard, le destin mettait les Verts, encore, en présence de l'Egypte en demies ? Les Pharaons doivent encore passer l'obstacle camerounais. Ces retrouvailles ne seraient pas pour déplaire. Pour que ces deux-là enterrent définitivement leurs différends dans un match somptueux, on les en sait capables. » « Yes we CAN ! » voudrait-on répondre…