Mais cela n'empêche pas les plus modestes d'acheter quelques manuels en achat groupé. Les «effets de la crise» semblent avoir entamé les plus nantis. Ainsi, même les étudiants les plus aisés, pouvant se permettre les ouvrages chers, comptent bien les rentabiliser au sein de leurs facultés respectives. «Le marché de la photocopie d'ouvrages scientifiques récents est encore plus lucratif sur les campus», nous renseigne un étudiant en biotechnologie. «Les livres aux prix accessibles sont souvent des soldes d'anciennes éditions que certains importateurs ramassent quasi gratuitement à l'étranger. Mais leur contenu est obsolète et même nocif pour nos étudiants, car souvent il s'agit de techniques et méthodes dépassées», prévient un enseignant. Selon des témoignages concordants d'éditeurs de livres scientifiques présents au SILA, la hausse des prix des manuels universitaires serait une propension internationale due aux tendances haussières de certains matériaux sur le marché mondial ; en outre, la baisse du prix du pétrole, détériore le pouvoir d'achat estudiantin. Ainsi donc, les étudiants boursiers se comptent parmi les victimes des courtiers, car il semble que les prix des livres universitaires et autres manuels scientifiques s'évaluent selon les fluctuations des «papiers commerçables et billets à ordre» des Bourses de commerce international. Les éditeurs se disent «désolés» d'être dans l'obligation d'augmenter leurs prix. Unanimes, ils évoquent «la hausse des coûts de fabrication» et désignent les papetiers internationaux qui «dépendent du prix de la pâte de papier sur le marché international ainsi que les variation des taux de change défavorables entre le dollar et l'euro». Un éditeur égyptien abonde dans le même sens : «Le coût du bois a augmenté en 2014, suivi par celui la pâte à papier début 2015.» «La dévaluation du dinar a également impacté nos prix. En outre, les prix des livres exposés à Alger incluent les frais de transport et la location d'espaces» ajoute-t-il. D'autre éditeurs, européens notamment, s'étaient engagés lors des éditions précédentes à conclure des contrats avec des librairies nationales pour fournir des publications récentes à des prix privilégiés, allant jusqu'à 60% de le prix public européen ; ils se sont présenté cette année sans pour autant honorer leur promesse. «Par ces temps de crise, à l'impossible nul n'est tenu», confie, navré, le représentant d'un éditeur français.