Solitaire assoiffé de « solitude », El Hadi Hamdikène trouve un malin plaisir à être accompagné par un inséparable et silencieux ami qu'est son appareil photo. La marque lui importe peu autant que lui importe le doux ronronnement de cette boîte dont il maîtrise bien le moindre déclic et ronronnement. A 52 ans, cet artiste de la photo a roulé sa bosse du cinéma aux expositions photo d'ici et d'ailleurs, d'Alger à Marseille, de Annaba à Arles et de Constantine, d'Oran, de Tlemcen à Paris en passant par Lens. Il est l'auteur de plusieurs publications, catalogues, et il a enrichi avec ses photos de nombreux centres de rayonnement culturel comme le musée national des Beaux-Arts d'Alger et de collections particulières. El Hadi Hamdikène a constamment dans sa tête la pellicule, le flash dans les yeux et son attirail de photographies sur les épaules. Cet artiste, car c'en est un, se confond dans la vie culturelle et sociale locale et nationale. Par la magie de son regard constamment en alerte, il nous fait voyager en couleur et en noir et blanc des milliers d'étapes, des horizons proches et lointains avec des lieux et des gens. Ceux qui ont le privilège de feuilleter ses collections et ses œuvres constateront que Hamdikène les anime en tout lieu et à tout moment avec son soleil, ses clairs de lune, ses levers de soleil et ses crépuscules. L'artiste et le photographe constamment solitaire et orienté vers les solitudes, nous fait aussi visiter des rues blanchies et d'autres noircies par le temps et la misère, ou éclairées par la joie de vivre et le bonheur, des sites ancestraux et d'autres historiques mi-sanctuaires et mi-capharnaüms. Cet homme infatigable, ce technicien hors pair de l'objectif et du zoom, du cadrage millimétré, de l'intensité de la lumière et de tout ce qui porte qualificatif technique photographique, sait comment transmettre sa magie du regard pour reconstituer d'une manière quasi-scientifique notre perception visuelle, titiller notre goût du toujours mieux et développer notre sentiment du beau. Dans ces milliers de photos, certaines bougées en cadrage légèrement basculées semblent vouloir prendre avec fidélité les mouvements et les défauts de lumière qui altèrent toujours notre vision et l'apparentent par là même à notre imagination. C'est toute cette richesse à laquelle Hamdikène nous convie au vernissage à l'occasion de son exposition photographique intitulée « Solitudes », demain à 15h00 dans le hall de l'hôtel Seybouse International à Annaba.