Décidément, Sonatrach et ses filiales écrivent leurs ambitions sous la dictée du gouvernement. L'objectif d'élever les performances en matière de production met sous haute pression les filiales investies dans l'amont pétrolier et gazier, dont l'Enafor et l'ENTP. L'Entreprise nationale de forage (Enafor), présente au Salon international des fournisseurs de produits et services pétroliers, a annoncé, par la voix de son directeur général, avoir mis les bouchées doubles à même de pouvoir répondre aux desideratas de l'Exécutif. Par le biais du ministre de l'Energie, le gouvernement a sermonné la direction du groupe Sonatrach quant aux retards et/ou blocages constatés sur certains projets, lui fixant comme seul défi le relèvement des niveaux de production à même de compenser les pertes que fait subir la chute des cours du pétrole. Et ce n'est peut-être pas fini C'est pourquoi les filiales spécialisées dans les forages pétroliers du groupe Sonatrach se sont mises en ordre de bataille et prévoient le renforcement de leur parc en matériels d'exploration. Très clairement, l'Enafor prévoit de porter le nombre de ses plateformes de forages à 52 en 2016, contre 44 appareils aujourd'hui. A moyen terme, il est question que l'entreprise se dote d'au moins 70 appareils. C'est déjà décidé. Et l'Enafor s'est d'ores et déjà mise à multiplier les contrats d'acquisition, confirmant le choix porté sur l'impératif de redoubler d'efforts en matière d'exploration à même d'inverser la tendance à la baisse des volumes d'hydrocarbures produits et exportés. Le PDG de l'Enafor, Djamel Khaldi, rencontré sur la plateforme de Hassi Messaoud-Expo, a expliqué que le nouveau plan d'action de son entreprise repose sur deux éléments : augmenter les capacités de production et améliorer les performances de l'entreprise. Les contreperformances de l'amont gazier et pétrolier de ces dernières années ont été couvertes par une courbe des prix évoluant au plus haut niveau de la pyramide des valeurs. La tendance baissière amorcée depuis juin 2014 impose aux compagnies d'exploration de relever le défi de rivaliser avec une conjoncture peu propice à l'investissement. Sur ce point, le PDG de l'Enafor dit compter sur la solvabilité de son entreprise pour mettre à profit les lignes de crédit ouvertes par les banques. Il n'est pas question, pour lui, de revoir les engagements de l'Enafor, qui ne répond tout compte fait qu'à un plan de charge dicté par la maison-mère. A l'installation, récemment, du nouveau staff dirigeant du groupe Sonatrach, le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a pointé du doigt la responsabilité des dirigeants de la compagnie dans la conduite des projets et affirmé que «nous sommes à la limite de nos capacités de production». Sa déclaration sonnait alors telle une réprimande, mettant Sonatrach en première ligne d'un plan de sortie de crise dont l'action est centrée à nouveau sur le concours du secteur des hydrocarbures. Salah Khebri avait alors rappelé clairement à Sonatrach et ses filiales leurs responsabilités face à cette conjoncture de crise : «Si nous voulons aujourd'hui compenser quelque peu le manque des revenus de nos exportations (par une hausse de la production, ndlr), nous ne pouvons pas le faire. Nous sommes à la limite de nos capacités de production.»