Passée déjà pour leader dans plusieurs filières agricoles, comme la production de la semence de pomme de terre, et assurant à elle seule la moitié de la production nationale de tomate industrielle, la wilaya se veut aussi mellifère et se donne les moyens pour le faire. La tenue, depuis dimanche, du salon national du miel et de l'apiculture à la place des Martyrs (Bab Qcentina) a été une bonne aubaine pour exposer les développements enregistrés. Elle a aussi servi de tremplin aux professionnels qui ont eu aussi à exposer les problèmes et les soucis de la filière. Pour la direction des services agricoles (DSA), la filière connaîtrait un véritable développement. «Le taux de croissance enregistré par la filière mellifère dans notre wilaya est de l'ordre de 700 %», dira M. Messikh, cadre à la DSA. Selon ses dires, Skikda ne comptait en 2000 que 14 000 ruches. «En l'espace de cinq années seulement ont est parvenu à comptabiliser 150 000 ruches», appuiera-t-il à titre d'argument. Cette accroissement d'outils de production s'est automatiquement répercuté sur la production du miel, elle-même et qui selon la même source a atteint cette année les 65 000 quintaux. En 2008, et à titre de comparaison, la filière n'arrivait même pas à assurer 1 600 Qx. «Notre wilaya est passée, en l'espace de ces cinq dernières années d'un statut d'importatrice de ruches à une pourvoyeuse. Aujourd'hui, plusieurs wilayas du pays, celles de l'Est surtout, s'approvisionnent en ruches auprès des apiculteurs locaux», rapporte pour sa part Chérif Smassel, apiculteur, pépiniériste et membre fondateur de l'association des apiculteurs de la wilaya de Skikda. Il estimera néanmoins que la production de cette année aurait pu être nettement meilleure, eu égard au nombre de ruches. «La filière a beaucoup souffert de la sécheresse», explique-t-il. Il juge que les conditions climatiques ont influé sur les floraisons et de rajouter «on a même relevé un manque de nectar sur certaines fleurs». Loin de ce souci conjoncturel, M. Smassel évoquera d'autres vecteurs ayant miné la filière et cite, entre-autres, l'utilisation des fois abusives de pesticides non homologués. «Il faut penser à sensibiliser les agriculteurs, dont certains continuent à utiliser, à tout bout de champs, des pesticides qui portent pourtant la mention -ne pas utiliser en période de floraison-. Ces pratiques nuisent énormément aux essaims et de là, à la production». Au sujet de la qualité du produit local, il estimera que la biodiversité, très riche, du couvert végétal de la wilaya représente un garant de qualité et de diversité. «Nous disposons de plantes côtières, montagneuses sans parler de grande étendues d'eucalyptus», dira-t-il. Il estimera néanmoins que le meilleur miel local demeure celui du jujubier pour ses diverses qualités. A noter en dernier lieu que la filière mellifère dans la wilaya de Skikda c'est aussi 3000 apiculteurs, 6000 postes d'emplois temporaires et sept coopératives qui alimentent et Skikda et d'autres wilayas.