Du traitement des sols et des chaussés, aux systèmes constructifs, jusqu'à l'incinération des déchets, en passant, bien entendu, par les matériaux de construction standard (ciment, béton, granulat et autres), Lafarge Algérie se veut, aujourd'hui, une entreprise qui fournit des solutions aux différents intervenants dans le domaine du BTPH. L'exemple le plus édifiant, selon Serge Dubois, directeur des affaires publiques et de la communication du groupe français, est celui du ciment élaboré à la demande de l'entreprise en charge de la réalisation du minaret de la Grande Mosquée d'Alger, qui nécessite une haute performance technique du fait de la complexité de l'ouvrage. Lors d'une visite organisée au profit des journalistes à la cimenterie Lafarge ciment de Oggaz (LCO) à Mascara, le même responsable a indiqué que la stratégie suivie par l'entreprise, en matière de prise en charge des besoin des clients, se résume en trois mots : solution, accompagnement et performance. Selon lui, cette prise en charge a été rendue possible grâce au laboratoire de développement de la construction, premier du genre en Afrique, situé à Rouiba (Alger), qui permet aujourd'hui de répondre à tous les besoins des acteurs de la construction en matière de solutions, de produits et services à valeur ajoutée et de systèmes constructifs. Bien que propulsée au premier rang mondial des entreprises productrices de matériaux de construction, notamment depuis sa fusion, en juillet dernier, avec le groupe Holcim, Lafarge n'entend nullement se contenter de l'exploit réalisé jusqu'ici et veut renforcer, encore plus, sa présence notamment sur les marchés à grande consommation de matériaux de construction, comme celui du marché algérien. Avec deux cimenterie, M'sila et Oggaz, l'entreprise produit actuellement 8,7 millions de tonnes de ciment par an, en plus des 1,5 million de tonnes produits à Meftah en joint-venture avec le groupe algérien GICA. Elle projette de porter sa production à près de 13 millions de tonnes de ciment, fin 2016, avec l'entrée en service de la cimenterie de Biskra qui sera réalisée en joint-venture avec le groupe privé Souakri. Pour ce faire, Lafarge-Holcim Algérie ne lésine pas sur les moyens : «Un programme d'investissement de 300 millions d'euros est prévu pour les 2 prochaines années», affirme M. Dubois. Cet investissement concerne l'acquisition des différents équipements nécessaires pour augmenter la production, mais aussi pour assurer une formation continue du personnel (3,5% du CA) et, surtout, améliorer les conditions de santé et de sécurité pour atteindre l'objectif zéro accident sur les lieux de travail. Oggaz… de Mascara à New York Acquise en 2008 auprès d'Orascom, la cimenterie d'Oggaz (LCO), à Mascara, couvre aujourd'hui environ 15% du marché national du ciment avec plus de 3,8 millions de tonnes de ciment gris et blanc. Ses 1320 employés sont encadrés par 5 responsables expatriés mais au vu des bonnes performances réalisées, «le nombre des expatriés sera réduit durant les 3 prochaines années, jusqu'à ce que l'usine soit prise en charge par un personnel à 100% algérien», nous a indiqué Jean-Louis Sibioude, directeur de la cimenterie. Cette performance a d'ailleurs valu à l'usine, cette année, le certificat POM 2.0 avec «les félicitations des auditeurs comme étant conforme au Plant Operating Model de Lafarge». Il faut savoir que l'usine d'Oggaz, l'une des plus importantes du groupe, a la particularité d'être l'unique usine en Algérie et l'une des rares au monde à produire du ciment extra-blanc et extra-fin. Elle en exporte pas moins de 100 000 tonnes/an vers le Brésil et les Etats-Unis où «il est utilisé dans la construction du Freedom Tower de New York» qui remplacera le World Trade Center. L'usine LCO prévoit un excédent de 20% de sa production de ciment blanc pour l'année prochaine, mais Lafarge préfère que ce genre de matériau soit utilisé en Algérie, «du fait des avantages qu'il présente sur le plan coût, rapidité et esthétique», expliquent les responsables de l'entreprise. Il est à noter enfin que LCO est la première cimenterie nationale à valoriser les déchets à travers l'incinération des médicaments périmés, suite à un accord signé avec le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement en novembre 2013.