Le staff technique national n'a pas pris, en effet, très au sérieux le volet mental pourtant primordial dans ce genre de rencontre. L'Algérie n'ira pas en finale de la coupe d'Afrique des nations comme le souhaitait l'ensemble des algériens. Une véritable déception dans la mesure où la sélection nationale avait le potentiel requis d'accéder en finale. L'arbitre béninois Koffi Codjia a barré, il est vrai, la route aux Verts en donnant un (précieux) coup de pouce aux Pharaons, les propulsant en finale de la CAN. Il y a tout de même des enseignements à tirer de cette demi-finale. Outre l'arbitrage à sens unique, plusieurs facteurs sont, faut-il le reconnaître, derrière cette défaite. Le premier facteur est d'ordre psychologique : les joueurs n'ont pas été convenablement préparés en prévision du rendez-vous égyptien. Après un retentissant exploit en quarts de finale contre les Eléphants ivoiriens, favoris en puissance pour la couronne continentale, et la belle prestation fournie, les coéquipiers de Ziani, visiblement sur un nuage, n'ont pas bénéficié d'une réelle prise en charge psychologique pour les remettre de nouveau dans le bain de la compétition. Emportés par l'optimisme béat, les Verts se sentaient pratiquement irrésistibles, alors qu'en football, les matches ne se ressemblent pas et ne se gagnent pas d'avance. Le staff technique national n'a pas pris, en effet, très au sérieux le volet mental pourtant primordial dans ce genre de rencontre. Les joueurs ont perdu également leur sang froid à cause de l'arbitrage honteux du béninois. Expulsant gratuitement Halliche et offrant un penalty généreux aux Pharaons, les joueurs ont fini, en l'absence d'une intervention de l'entraîneur pour les calmer, par péter les plombs. Le deuxième facteur est d'ordre physique : les Verts ne semblaient pas avoir eu droit à un travail de récupération efficace pour leur permettre de récupérer après le match marathonien des quarts de finale. Réalisant un match « éléphantesque » devant la Côte d'Ivoire, les Matmour et consorts ont quitté le terrain totalement épuisés physiquement. Devant l'Egypte, les Verts semblaient complètement dépassés sur le plan physique par des Pharaons qui ont pourtant passé l'écueil camerounais après 120 minutes de jeu. Ziani, Matmour, Belhadj ou autre Halliche montraient, dès les premières 20 minutes de la partie, des signes certains de fatigue. L'on citera à ce titre le cas de Nadir Belhadj. Après un match époustouflant en quarts, il avait, ce jeudi, les jambes lourdes au point où les égyptiens axaient les opérations offensives sur son couloir. Ziani, fatigué et blessé, est passé bien évidemment à côté de la plaque. Ça se comprend en fait. Et c'est là qu'interviendra la défaillance tactique de Saâdane qui constitue l'autre facteur de la défaite. Après l'expulsion de Halliche, des changements tactiques devaient intervenir pour garder l'équilibre de l'équipe sur la surface de jeu. Sans s'immiscer dans les prérogatives de Rabah Saâdane, l'incorporation d'un autre défenseur (latéral) aurait fait beaucoup de bien à l'équipe. Saâdane n'a pas bougé le petit doigt pour éviter la déroute. Et ce n'est qu'après le deuxième but des Pharaons qu'on voit Saâdane réagir en tentant de sauver la face. Mais c'était déjà trop, trop tard. La fédération algérienne de football (FAF) n'a pas su, elle aussi, protéger tel qu'il se doit l'EN. Elle a failli sur deux plans : d'abord elle s'est montrée passive avec les organisateurs qui, pour des semblants de considérations sécuritaires, a changé le lieu d'hébergement des Verts à 30 kilomètres du chef-lieu de Benguela et ce, dans un hôtel quelconque. Alors que préalablement, la FAF avait réservé dans un établissement hôtelier (5 étoiles) en plein centre-ville. Les responsables de la fédération n'ont pas su prendre leurs précautions de l'arbitre Koffi Codjia au passé lourd. La presse égyptienne a envoyé pourtant, la veille du match, des signaux annonçant que le béninois est un vrai porte-bonheur pour le football égyptien. La fédération n'a point bronché…et, par conséquent, ce sont les Verts qui ont été débranchés.