Le secrétariat national du Front Polisario a tenu, cette semaine dans les camps de réfugiés sahraouis, une session extraordinaire sous la présidence du président de la République, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, en vue d'examiner le rapport de la commission préparatoire du 14e Congrès et d'autres documents qui seront soumis au Congrès. Parmi les documents passés en revue en présence de M. Abdelaziz figurent le programme d'action national, le règlement intérieur du Front Polisario, la Constitution de la République et le projet de rapport moral de la plus haute instance sahraouie couvrant la période entre le 13e et 14e Congrès du Front Polisario, rapporte une déclaration du secrétariat national, citée hier par SPS. A l'occasion, M. Abdelaziz a exprimé à la commission préparatoire du 14e Congrès, selon la même source, sa «satisfaction des résultats enregistrés au cours des étapes de la préparation caractérisée par le niveau de la participation populaire, sérieuse et responsable pour garantir la réussite du Congrès, en dépit des fortes pluies et inondations qui ont frappé les camps de réfugiés sahraouis en octobre dernier et dont la wilaya de Dakhla a été la plus touchée par cette catastrophe naturelle». Le secrétariat national a salué en outre dans la déclaration «la résistance du peuple sahraoui dans les territoires occupés et le sud du Maroc et a exprimé son indignation face à la pratique croissante de la répression et les abus contre les civils sahraouis isolés», notamment après la visite provocante du roi du Maroc à la ville d'Al Aâyoun occupée. La déclaration condamne également l'arrestation abusive du prisonnier politique sahraoui A'mbarek El Daoudi et sa famille, qui a été présenté devant un tribunal militaire, et sa condamnation par un tribunal de l'occupant à cinq ans de prison ferme, tout en appelant à la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis qui sont dans les prisons marocaines. Le texte appelle également le Conseil de sécurité de l'ONU à assumer ses responsabilités et faire pression sur le Maroc afin d'arrêter sa politique d'expansion ainsi que son blocage au référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Les autorités d'occupation marocaines ont, rappelle-t-on, encore refusé cette année à l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de visiter le Sahara occidental. En réaction à ce refus, l'ONU a soutenu qu'elle «continuera à défendre le droit de son envoyé personnel, Christopher Ross, de visiter le Sahara occidental conformément au mandat qui lui a été assigné par le Conseil de sécurité». Alger et Washington soutiennent Ross Dans le même contexte, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a affirmé hier à Paris que l'Algérie et les Etats-Unis sont aussi «déterminés» à aider Christopher Ross dans sa mission. «Je crois que la partie américaine et nous partageons les sentiments qui ont été exprimés par Christopher Ross au Conseil de sécurité, et nous sommes déterminés à l'aider à accomplir sa mission», a souligné M. Lamamra dans une déclaration à l'APS, à l'issue de son entretien avec le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, au cours duquel la question a été abordée. Les Etats-Unis — qui assurent en ce mois de décembre la présidence du Conseil de sécurité de l'Onu — et l'Algérie feront «en sorte, pour les besoins du rapport du secrétaire général de l'Onu devant le Conseil de sécurité en avril prochain, où se posera la question du renouvellement du mandat de la Minurso, pour qu'il y ait des évolutions et avancées significatives sur le terrain dans le sens de l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que le Conseil de sécurité, sous la présidence américaine, a tenu mardi à New York une séance de consultation durant laquelle l'envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu, l'ambassadeur américain Christopher Ross, a présenté un rapport sur ses activités et sa dernière tournée dans la région. Au cours de cette séance de consultation, Ross a réitéré la position de Ban Ki-moon, pour une «solution politique garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». La plus ancienne colonie en Afrique, le Sahara occidental, a été déclarée en 1964 par l'Onu territoire non autonome. Il a été occupé de force par le Maroc en 1975.