Ce contrat de 250 millions d'euros, attribué par l'Algérienne des eaux à une entreprise espagnole, a fait l'objet de pots-de-vin et de rétrocommissions. Selon le journal, un intermédiaire espagnol, Cristobal Tomé, dont la carte de visite signale qu'il est installé dans le quartier de Kouba, à Alger, «reconnaît dans une lettre de mars 2012 avoir soudoyé des proches des dirigeants de l'entreprise publique algérienne qui a fourni le contrat pour la canalisation d'eau» à l'entreprise espagnole. L'homme aurait d'abord payé avec son propre argent avant de réclamer à son entreprise 575 000 euros pour compléter les versements. Il a admis auprès des journalistes espagnols avoir payé «pour faciliter le succès de l'opération». Ces sommes auraient été versées à des Algériens par virement Western Union. Parmi ces Algériens, le neveu d'un responsable de l'Algérienne des eaux qui avait des problèmes de santé, selon le récit de Cristobal Tomé. Dans une lettre remise à la justice espagnole, Cristobal Tomé fait à nouveau allusion aux paiements et explique qu'il est «dans une position délicate pour avoir promis des paiements qui ne sont pas venus. Il dit que le neveu d'un responsable algérien, qui a des problèmes médicaux, attend de ses nouvelles à Paris. Tomé demande un paiement de 10 000 euros», écrivent les journalistes. A la question d'un journaliste sur les raisons de ces paiements, Cristobal Tomé répond : «Il y a beaucoup de gens impliqués dans cette affaire.» «Et il faut graisser la patte ici et là, c'est ça ?» «Exactement.» L'intermédiaire dit ne pas se souvenir d'avoir écrit ces lettres. Il dénonce un chantage d'un ancien collaborateur. Un député du PP, impliqué, dénonce lui aussi un chantage du même ancien collaborateur. Les deux hommes annoncent qu'ils vont l'attaquer en justice.