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Un outil indispensable mais négligé
Publié dans El Watan le 06 - 01 - 2016

Bien des domaines, si ce ne sont tous les domaines où prédire et prévoir deviennent des exercices prisés que l'homme ne peut ignorer. Le courtier en Bourse traque les fondamentaux et les rumeurs pour savoir s'il faut acheter ou vendre un titre. Un politique consulte les sondages et les avis d'opinion afin d'apprécier sa cote de popularité. Il arrive même que des chefs d'Etat consultent leur voyante préférée afin qu'elle leur prédise l'avenir.
Qu'en est-il alors du chef d'une entreprise qui vend un produit ou un service et qui souhaite connaître la demande potentielle des consommateurs afin de mieux les satisfaire, d'augmenter ses ventes et son chiffre d'affaires dans un marché concurrentiel ?
Si nous nous intéressons de près à ce dernier cas de figure, l'outil de prévision s'avère être fortement négligé dans notre pays. Et nous pensons que plusieurs raisons peuvent en être la cause.
Premièrement, la structure d'un marché concurrentiel en Algérie est relativement récente. C'est à partir du début des années 2000, à la suite de l'instauration de l'économie de marché et les rentrées massives de devises induites par les exportations d'hydrocarbures, que l'on a commencé à lancer des projets d'investissements colossaux. Il fallait reconstruire le pays d'une part, et, d'autre part, permettre aux entreprises privées d'importer, sinon produire localement, pour satisfaire les besoins des consommateurs algériens ; surtout que ces derniers étaient frustrés par des années de pénuries.
Si ce n'est plus le cas aujourd'hui, il était toujours possible d'écouler sa marchandise puisque la demande était toujours présente d'une manière forte. De ce fait, les chefs d'entreprise ne ressentaient pas la crainte de ne pas pouvoir écouler complètement leurs produits. Deuxièmement, même si dans les pays développés, mis à part les grands comptes qui utilisent tous l'outil de prévision, il en est moins concernant les autres entreprises de plus petite envergure. Or, c'est encore moins le cas concernant les entreprises algériennes, puisqu'elles sont essentiellement constituées de pme-pmi.
A part quelques noms connus sur le marché, la majorité des enseignes disposent de capacités de production limitées (surtout durant la dernière décennie), qui arrivent à peine à satisfaire une région, plutôt que d'inonder tout le marché national. Troisièmement, souvent les entrepreneurs arrivent sur des secteurs plus par challenge et par ambition plutôt que des personnes ayant été formées et sensibilisées sur l'importance de cet outil d'aide à la décision.
L'économie algérienne a subi de fortes tensions en 2015. Les prix du pétrole, qui oscillaient autour des 100 dollars le baril, voire plus il y a à peine quelques mois, ont chuté brutalement et se retrouvent en moyenne autour des 40 dollars. Le gouvernement a communiqué son souhait de prioriser les besoins d'investissement et de réglementer les importations de certains produits de consommation afin de limiter l'érosion des rentrées de devises. Dans un autre volet, même si l'acteur économique algérien n'est pas un fervent utilisateur de statistiques, donc ne disposant pas d'informations quantifiées de la situation du marché, nous savons que certaines entreprises sont arrivées à un niveau de maturité assez développé.
Le marché dans plusieurs secteurs, notamment dans l'industrie agro-alimentaire, connaît une concurrence plus rude avec la présence de plusieurs enseignes qui se disputent les parts de marché de certains produits. Si l'environnement économique devient plus favorable à la production locale, en réduisant les importations, associée à la présence de plusieurs acteurs sur un même secteur, il est évident que la donne sera plus opportune pour l'entreprise qui saura prendre de l'avance sur ses concurrentes.
Il devient essentiel à tout chef d'entreprise de vouloir acquérir l'information avant les autres, et ce, d'une manière structurée.
Une partie de cette information se résume par la connaissance de son positionnement vis-à-vis de sa concurrence et le souhait de satisfaire au mieux sa clientèle afin de la fidéliser. Cette problématique est abordée par l'exploitation des techniques classiques de marketing-mix, agrémentées par des enquêtes de satisfaction. L'information est ainsi obtenue par le calcul de statistiques découlant de ces techniques d'enquêtes et sondages.
L'autre partie réside sur une information essentiellement interne propre aux données dont dispose l'entreprise. Il s'agit principalement des historiques de ventes ou de commandes selon les cas qui avec une simple analyse descriptive et graphique, moyennant quelques statistiques élémentaires, permet de fournir des informations importantes, parfois vitales d'un (ou plusieurs) produit(s) ou service(s).
Cependant, si l'on souhaite dépasser ce stade purement descriptif, il est possible d'utiliser des techniques mathématiques avancées de modélisation qui ont largement fait leurs preuves afin d'identifier les composantes qui véhiculent l'évolution des ventes. Plus intéressant encore, ces outils permettent de prévoir leurs valeurs futures afin d'anticiper la demande sur le marché. Quelques logiciels de gestion ou bien des tableurs proposent des méthodes rudimentaires automatisées qui formalisent ces techniques.
Il existe d'autres progiciels professionnels plus spécialisés qui fournissent des résultats plus probants, mais nécessitent la connaissance technique de leur paramétrage et leur fonctionnement. Il est évident que si l'on souhaite établir un processus de prévision robuste et améliorable sur la durée de solliciter des spécialistes dans le domaine. Certaines entreprises choisissent de recourir aux ressources humaines pour les recruter directement, sinon externaliser ce pôle en sollicitant des consultants externes, ou bien des sociétés de services spécialisées.
Recourir à l'outil informatique, qui propose des possibilités énormes de nos jours, associé à la compétence d'un expert sont des conditions nécessaires certes, mais non suffisantes pour aboutir à la finalisation d'un processus de prévision complet au sein d'une entreprise. Nous insistons sur le concours des décideurs de cette même entité à être conscients de l'intérêt du sujet, car ils devront agir pour garantir la disponibilité et la fiabilité des données qui seront exploitées dans ce même processus. Il est indiscutable de reconnaître que même si la compétence d'un expert est avérée, lui-même exploitant des outils très élaborés, il ne pourra pas obtenir des résultats fiables si les données exploitées au préalable sont fausses.
La sauvegarde et la mise à jour régulière qui permet de conserver tous les historiques de ventes périodiquement ne relèvent pas de l'impossible. Il est même très aisé de constituer une base de données fiable, car tous les logiciels de gestion, voire même de simples tableurs permettent d'effectuer cette tâche. En revanche, nous insistons sur la sensibilisation des décideurs au regard de l'importance du problème, car nous rencontrons plusieurs cas à cause de toutes les raisons citées plus haut où l'on délaisse cette opportunité, ou parfois même en ignorant son existence.
Quel intérêt alors que de s'investir dans une telle entreprise ? Pourquoi dans les économies développées les entreprises sont-elles friandes des techniques de prévision de la demande ? Aucune méthode, quelle que soit sa complexité, ne pourra déterminer avec certitude une grandeur à venir par anticipation d'une manière exacte. Elle permet néanmoins de s'en rapprocher avec beaucoup de précision. Elle permet surtout de quantifier les grandeurs pour disposer d'étalons sur lesquels des décisions sensibles pourront être prises.
En effet, les séries de ventes sont souvent affectées d'une tendance et d'une saisonnalité qui leur sont propres, et leur évolution pourra être mieux appréhendée en observant leurs historiques périodiques. D'un autre côté, le retour sur investissement est significativement important au regard des moyens engagés au préalable pour la mise en place d'un système de prévision dans une entreprise, ou bien même de l'externaliser.
Ensuite, le décideur pourra mieux connaître son système productif ainsi que son marché, car le processus subira progressivement un entraînement et une amélioration à terme. De plus, les coûts de stockage seront réduits puisque cela permet de mieux connaître le niveau de stock moyen par anticipation. Inversement, les pénuries seront mieux gérées et de plus en plus évitées afin de satisfaire au mieux sa clientèle.
Enfin, d'un point de vue global, il sera possible à long terme d'effectuer des prévisions de chiffre d'affaires et permettre ainsi de développer au mieux son activité. Le système interne de gestion de l'entreprise sera dépassé pour auditer les autres départements, comme le circuit productif et les ressources humaines. Pourquoi alors se priver de telles possibilités, facilement accessibles et qui peuvent fortement améliorer le rendement de nos entreprises ?


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