Suite à une luxation de l'épaule, un jeune étudiant âgé de 29 ans, pris en charge dans le cadre de l'urgence à l'hôpital Salim Zemirli à El Harrach, a perdu aujourd'hui l'usage de sa main. Depuis son accident survenu le 28 juin 2009, il y a huit mois, le jeune Z. I. est ballotté d'un médecin à l'autre. Après la réduction de son épaule effectuée par un médecin résident en chirurgie et qui lui a donné un rendez-vous dans trois semaines, Z. I. a vu son état se compliquer : paralysie de l'épaule, douleurs aiguës et sensation de fourmillements. Il se rend, le même jour, une nouvelle fois aux urgences du même hôpital où il se fait renvoyer en lui expliquant que cette sensation de douleur est tout à fait normale. Devant des maux insupportables, le patient se dirige vers les urgences de l'hôpital de Ben Aknoun dans la nuit où le même diagnostic a été établi et des soins nécessaires lui ont été prodigués tout en conseillant au malade de retourner revoir son médecin à Zemirli. « Après trois semaines d'immobilisation, mon état ne s'est pas amélioré, j'avais plus de douleurs et toute mon articulation est figée. Je n'arrive plus à bouger ma main », écrit le jeune Z. I. dans une lettre adressée au directeur de l'hôpital de Zemirli, au professeur chef de service orthopédie et à l'association d'aide aux malades en difficulté. Le jour de son rendez-vous, soit trois semaines après la réduction de son épaule, le médecin traitant, une résidente, « ne prend même pas la peine de me poser des questions sur l'évolution de mon état, elle me tend seulement une lettre pour la rééducation et juge ma souffrance et ma paralysie d'ordre psychique », a-t-il souligné. En se présentant à l'hôpital de Kouba pour prendre rendez-vous afin d'entamer sa rééducation, le médecin lui explique qu'il n'est pas possible de faire de la rééducation dans son état. Le même avis lui a été signifié à l'hôpital de Ben Aknoun. Il retourne voir son médecin traitant, la résidente, qui refuse de le voir jusqu'au prochain rendez-vous fixé au 1er août 2009 à la clinique Tata à Belfort. A sa surprise, le médecin en question est en congé. La remplaçante ne pouvait pas prendre de décision et elle lui demande de laisser ses coordonnées pour le contacter une fois qu'elle aurait consulté son dossier. Une semaine après la consultation, aucune nouvelle de la part du médecin. Z. I. décide de se rendre à la clinique, la remplaçante lui donne rendez-vous pour le 12 août 2009 avec un autre médecin. Ce dernier se trouvait aussi en congé à cette date et le remplaçant ne pouvait pas aussi prendre de décision. Devant une telle situation insoutenable, le patient n'a pas cessé de présenter des lettres de recours, faisant état de tout ce qui lui est arrivé, auprès du secréterait du directeur de l'hôpital Zemirli, auprès du chef de service mais, hélas, des lettres qui sont restées sans écho. Toutes ses doléances sont restées vaines même auprès du maître-assistant et du professeur chef de service orthopédie. Pour Z. I., le droit aux soins est reconnu par la Constitution algérienne « alors je ne demande qu'à être soigné et considéré comme un être humain et un malade souffrant. Je n'exige rien par rapport à la négligence dont j'ai été victime », s'est-il adressé au Pr chef de service en l'informant qu'il a une paralysie du plexus brachial accompagnée des lésions tendineuses et nerveuses suite à une réduction faite dans son service. Des comptes rendus d'examens radiologiques (arthro scanner de l'épaule, arthro IRM de l'épaule et ENMG) confirment les lésions suscitées. Pour le Pr chef de service que nous avons contacté, le cas du malade est pris en charge. « Nous attendons l'arrivée d'un spécialiste en chirurgie orthopédique étranger pour lui soumettre son dossier. Il sera incessamment contacté pour une consultation avec ce médecin », rassure-t-il .