Amar Ghoul, l'infatigable ministre des Travaux publics, a lancé, hier, un véritable ultimatum à l'entreprise Hydro Technique pour accélérer la cadence du chantier au risque de se voir retirer le marché d'aménagement du carrefour de Chevalley. Lors de la tournée qu'il a effectuée dans différents chantiers de l'Algérois, le premier responsable du secteur n'a pas apprécié le non-respect des clauses contenues dans le cahier des charges par l'entreprise réalisatrice, Hydro Technique, liées aux délais d'avancement ainsi que celles se rapportant à la sécurité et à l'hygiène des alentours du chantier. « Votre chantier est très mal organisé. La préfabrication des éléments devait être anticipée. Ce n'est pas aujourd'hui que vous lancez cette opération », réprimande M. Ghoul. « C'est mon dernier avertissement. Je vous accorde un délai d'une semaine, pas un jour de plus. Si le chantier n'est pas organisé comme il se doit et si les travaux ne sont pas lancés en simultané et sur plusieurs fronts à la fois, je prendrai les dispositions qui s'imposent et je mettrai fin au contrat liant le ministère des Travaux publics à votre société », a poursuivi le ministre, argumentant que les retards des travaux ont causé d'innombrables nuisances aussi bien aux citoyens qu'aux automobilistes. « Il faut que vous y alliez avec un rythme infernal. Il faut travailler 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. » M. Ghoul a indiqué que la présence du partenaire étranger sur le terrain est primordiale. « Je ne veux pas d'un partenaire étranger qui ne ramène que des engins. Je veux sa présence sur le chantier. Le partenaire étranger doit prouver ses capacités sur le terrain », a-t-il affirmé. Ce n'est pas la première fois que Amar Ghoul sermonne cette entreprise. Le 5 septembre 2004, à l'approche des Jeux arabes, le ministre des Travaux publics n'avait pas hésité à qualifier le chantier de Chevalley de « sale ». « Vous ne faites aucun effort pour nettoyer les alentours. (...) Vous ne respectez ni les délais ni l'environnement. Ce projet est très important et vous devez vous mettre au travail. » A Clairval, le ministre a félicité l'entreprise publique ENGOA, détentrice du marché d'aménagement du carrefour de Clairval, pour le taux d'avancement des travaux qui est, selon lui, d'un niveau appréciable et ce « malgré les multiples contraintes ». M. Ghoul n'omettra pas de pointer un doigt accusateur vers Sonelgaz qui, selon lui, n'a pas respecté ses engagements. Cette entreprise devait effectuer les travaux de déviation d'une deuxième conduite de haute pression (HP 250) le 1er mars. Reportés maintes fois, ces travaux ont eu pour conséquence de retarder l'ENGOA. Cette entreprise cumule ainsi un retard de 11 jours sur les délais fixés. Le ministre ordonne l'ouverture, d'ici à une semaine, d'une bretelle du côté du terrain de golf pour désengorger le trafic routier. Au rond-point de Garidi, à Kouba, le ministre a ordonné le lancement, d'ici à samedi, des travaux d'urgence pour la réalisation d'ouverture sur les tronçons reliant Garidi à Bir Mourad Raïs. M. Ghoul a exhorté le DTPWA de réquisitionner n'importe quelle société afin de procéder à l'élargissement de la route des deux côtés et permettre ainsi une plus grande fluidité de la circulation routière. A Haï El Badr, M. Ghoul a inspecté les travaux d'avancement du projet du boulevard reliant la cité Djilali à la route de Ben Omar. D'une longueur de 650 m et 22 m de largeur, ce projet, confié à l'entreprise ATPHB Chaâbane, dont les délais de réalisation ont été fixés à 3 mois et demi, accuse un retard considérable, selon le ministre. « Les intempéries n'ont jamais été et ne doivent jamais être des causes du retard d'un chantier. Ou vous travaillez ou vous laissez les autres travailler », a lancé M. Ghoul à l'adresse du chef de projet. A Bourouba, le ministre a inspecté les travaux d'aménagement du boulevard Bourouba d'une longueur de 1560 m et de 2 X 3,50 de largeur. Confié à une entreprise privée nationale, ce projet connaît un taux d'avancement de 45%. Les délais de réalisation sont fixés à 6 mois.