Entre autres, le thème de «La femme et la transformation sociale» animé par Dalila Djerbal, sociologue et membre du réseau Wassila. «La nouvelle Constitution parle de parité dans l'emploi et non pas d'égalité. C'est une régression par rapport aux anciens textes des précedentes Constitutions. Parité veut dire un ensemble de mesures provisoires en attendant la levée les obstacles à l'égalité», déclare-t-elle. La conférencière est revenue sur le combat des Algériennes durant l'époque coloniale et l'exclusion qu'elles ont subie. En 1947, les femmes algériennes ont créé leur première association. «Pendant la glorieuse Révolution de 1954, les femmes ont investi l'espace public. Elles ont pris les armes aux côtés des hommes, mais les chefs se comportaient en tuteurs envers elles», explique la sociologue. Après l'indépendance, il y a eu plusieurs bouleversements sociaux, démographiques, politiques et économiques. Mais les femmes sont restées exclues du débat public. «Il a fallu attendre 1982 pour voir une femme ministre, mais la représentation au niveau des institutions étatiques reste faible», déplore l'oratrice. L'avènement de l'idéologie wahhabite en Algérie a phagocyté un discours hostiles aux femmes. La décennie 1990 a été marquée par les enlèvements, les viols et les assassinats de femmes. Cette même période était aussi caractérisée par une précarité généralisée de la société. Ce qui a engendré la nécessité pour les familles de mettre à contribution tous ses membres pour de nouveaux revenus. La main-d'œuvre féminine a alors investi tous les secteurs. De nouveaux phénomènes ont surgit, à l'instar du harcèlement sexuel au travail, dans la rue…. Mme Djerbal insiste sur le fait que le discours officiel de l'Etat et le discours religieux ne sont pas sur la même longueur d'onde que la société qui est largement en avance vu les transformations qu'elle a subies. Le code de la famille algérien est resté le même.