Fuyant la pression des groupes terroristes dans le passé, les villageois se plaignent de l'absence de projets de développement pour permettre aux familles de regagner leurs terres. Plusieurs villageois, ayant construit leur habitation dans le cadre du Programme de l'habitat rural, ont dû abandonner leur maison pour cause d'absence du minimum de commodités. En pénétrant dans le village, une odeur nauséabonde et insupportable se dégage de partout. La cause : le réseau principal d'évacuation des eaux usées qui a éclaté depuis plus de deux ans, sans que les autorités prennent en charge sa réparation. Les saletés débordent et se déversent près des habitations. Les eaux usées ont même provoqué des glissements de terrain, a-t-on constaté sur place. Des pylônes électriques soutenant des lignes à très haute tension risquent même de chuter. «Cette situation dure depuis plus de deux ans et en dépit de nos réclamations adressées aux autorités locales, la situation reste inchangée», explique Nacer, en pointant du doigt les élus de l'APC. S'agissant de ces glissements provoqués par les eaux usées, un élu à l'APC de Saharidj, que nous avons interrogé, a indiqué que le chef de daïra de M'chedallah a été avisé de ce problème et une commission technique a été dépêchée pour faire un constat. Dda El Mouloud, 84 ans, exprime sa colère. Une importante fuite de la conduite principale d'eau potable traversant le village et alimentant toute la population de la région n'est toujours pas réparée. «Elle a été signalée à maintes reprises par les villageois, en vain», lance-t-il en colère. Par ailleurs, les habitants dudit bourg ont soulevé le cas des travaux de bitumage du tronçon allant de la station Sonelgaz-Illilten, vers Imri, sur 4 km. Accordé dans le cadre des PSD, le projet est à l'arrêt après que l'Association du village s'est opposée aux travaux entrepris par l'entreprise, dont les opérations sont jugées bâclées. Dans une correspondance adressée au wali de Bouira, les villageois soulignent que la largeur réglementaire fixée à 7 m n'est pas respectée. «Les dalots ne sont pas réalisés en conformité avec les normes de construction et il est également constaté le laisser-aller de l'entreprise», soulignent-ils dans la correspondance, en précisant que les fossés ont été réalisés à l'endroit même du passage de la conduite du réseau de distribution de gaz naturel. «Nous avons déjà saisi les autorités concernées sur le cas de cette route et les défaillances de l'entreprise retenue, mais aucune suite n'a été donnée, ce qui nous a obligés à nous opposer aux travaux et inviter l'entreprise à quitter les lieux», explique Djamel, membre du comité du village. D'autres revendications, et pas des moindres, ont été, par ailleurs, soulevées par les villageois, à l'instar du projet de gaz naturel à l'arrêt depuis des mois.