Pour s'en rendre compte, il suffit de faire un tour du côté des écoles primaires de la région. Nous sommes devant l'école Boughrara de Meskiana. Cette école existe depuis trois décennies et pourtant elle continue à servir des repas froids. Mais pas seulement, puisque les écoliers, une fois servis, consomment leur sandwich dehors, sur le chemin du retour. Oussama (appelons cet écolier de 3e année ainsi) tient un morceau de pain enduit de fromage. Nous lui demandons ce qu'il mange. Souriant, il nous répond qu'il mange un morceau de pain contenant une tranche de fromage. Pour dessert, on lui a donné une orange. On est loin d'atteindre les 45 DA pour ce repas. Selon les statistiques fournies par la commission chargée du secteur de l'éducation, seules 175 écoles sur les 361 existantes disposent d'une cantine répondant aux normes requises. Par ailleurs, les personnes chargées de la préparation des repas ne sont pas des cuisiniers diplômés. Le président de l'association, dénommée Forum de la daïra de Aïn Beïda, déplore que l'on continue à servir des repas aux enfants dans des conditions lamentables. Ne soyons pas surpris de rencontrer des écoliers dans la rue en train de manger un morceau de pain contenant du fromage, du thon ou un œuf dur, et tenant dans l'autre main un yaourt ou une orange. Ceci en attendant que de vraies cantines scolaires, préparant et servant des repas chauds, soient aménagées dans les établissements scolaires.