Notre pays ne bénéficie pas ou très peu de tout ce que les TIC offrent comme moyens de développement. C'est le constat unanime de la majorité des observateurs. Il est impératif de mettre en œuvre des actions réalisables et concrètes pour que les TIC soient ce vecteur transversal de développement dont ont besoin les institutions, les opérateurs et toutes les entreprises du secteur des TIC pour lesquels seul comptera la satisfaction des besoins du citoyen en matière d'utilisation des moyens numériques. Dans ce cadre, le think tank du collectif Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées (Nabni) propose une feuille de route baptisée DIGIT-Algérie qui s'articule autour de 5 grands axes afin d'enclencher une transformation numérique de l'Algérie sur les 3 prochaines années. Il s'agit avant tout de développer des usages dans le privé et le public grâce aux services e-gouvernement et de paiement électronique (paiement en ligne, gestion des données et identité numérique). Il faut poursuivre les efforts d'allégement des procédures administratives et de modernisation des services publics. L'option de parfaire et de consolider l'entière informatisation des systèmes d'information et de traitement des données et d'automatisation des prestations des services publics administratifs n'est plus un choix mais un besoin vital indispensable pour la bonne gouvernance. Il est suggéré la mise en place d'une unité de pilotage pour la mise en œuvre du plan digital. Son pilotage devrait être au plus proche des plus hauts centres de décision (Présidence ou Premier ministère) et ses missions seraient de définir la vision numérique de l'Algérie et suivre la réalisation des projets avec les ministères et administrations concernés. Il faut renforcer Algérie Télécom autour de trois grands axes : proximité client, efficacité opérationnelle et renouveau managérial en modernisant son mode de management avec de nouveaux talents. Nabni insiste pour inscrire les nouvelles technologies dès l'école primaire, le collège et le cursus universitaire, car elles deviennent «une nouvelle langue». Il s'agira également de doter les universités, écoles et instituts d'équipements et de plateformes d'apprentissage virtuelles afin d'égaliser l'accès à ces outils à toutes les catégories de la population et d'engranger des gains de productivité. L'Algérie a certes réussi à démocratiser l'accès à la téléphonie mobile mais cette large diffusion du mobile utilisé pour la communication contraste avec la faible adoption des services numériques. L'Algérie n'a adopté la 3G que depuis 2014, faisant d'elle l'un des derniers pays à migrer vers cette technologie, alors que la plupart des pays du monde l'avaient déjà adoptée et migrent actuellement vers la 4G et certains se préparent même à la 5G ! Autre recommandation : le MPTIC pourrait structurer un programme national de financement et de coaching en faveur des startups grâce à l'implication des opérateurs télécoms, des universités, des cyberparcs, des grands groupes nationaux, des acteurs internationaux des TIC et des financiers. Un accès privilégié à la commande publique pourrait être accordé aux startups.