Le think tank Nabni a proposé hier une feuille de route baptisée «Digit-Algérie» qui s'articule autour de cinq grands axes afin d'enclencher une transformation numérique de l'Algérie sur les trois prochaines années. Dans contribution publiée hier, Nabni a souligné en effet la nécessité de développer le e-gouvernement et le paiement électronique en les incorporant dans les plans de tous les ministères et en développant un cadre règlementaire pour l'essor des services numériques. Le développement du e-commerce est du ressort du secteur privé, mais il reste tributaire d'un cadre réglementaire clair, a précisé le think tank. Le ministère des Postes et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC) pourrait structurer, selon Nabni, un programme national de financement et de coaching en faveur des start-up grâce à l'implication des opérateurs télécom, des universités, des cyber-parcs, des grands groupes nationaux, des acteurs internationaux des TIC et des financiers. Un accès privilégié à la commande publique pourrait être accordé aux start-up. Associer la diaspora algérienne à ce programme sera la clé (experts, investisseurs et entrepreneurs). Nabni a estimé également que les multinationales peuvent jouer un rôle en créant des centres d'innovations avec des programmes d'incubation de start-up locales, de l'outsourcing et l'offshoring informatique. L'Autorité de régulation (ARPT) devrait aussi, quant à elle, entamer l'ouverture des réseaux fixes à la concurrence. Le MPTIC est appelé à mettre en place un cadre réglementaire favorable au déploiement d'infrastructures (droits de passage, mise à la disposition d'offres de fibre pour le déploiement des opérateurs, incitation au câblage des immeubles). Il doit également jouer son rôle en tant qu'actionnaire d'Algérie Télécom pour son redressement et l'accélération du déploiement des réseaux. Nabni a réclamé aussi la mise en place d'une unité de pilotage pour la mise en œuvre du plan digital. Cette unité devrait être au plus proche des plus hauts centres de décision (Présidence ou Premier ministère) et ses missions seraient de définir la vision numérique de l'Algérie et de suivre la réalisation des projets avec les ministères et administrations concernés. Algérie Télécom pourra contribuer au développement du monde digital à travers trois grands axes, à savoir la proximité client, l'efficacité opérationnelle et le renouveau managérial en modernisant son mode de management avec de nouveaux talents. Le think tank algérien appelle à l'inscription des nouvelles technologies dès l'école primaire, le collège et le cursus universitaire, considérant «les nouvelles technologies comme une nouvelle langue». L'implication des talents algériens résidents ou de la diaspora ainsi que les talents étrangers sont également souhaités pour réussir cette transformation numérique.