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«Il y a absence de culture au niveau des commanditaires»
Publié dans El Watan le 24 - 03 - 2016

La statue ratée de Ben M'hidi a fait scandale. Quel est votre sentiment ?
J'ai été horrifié en découvrant cette chose, je me sens humilié comme tous les artistes d'ailleurs, parce qu'on est placés dans le même panier que l'amateur qui a fait cette chose. Mais je n'étais pas du tout étonné. Nous avons des précédents. Regardez celle de Benbadis, ou encore celle de Boussouf à Mila. Celle-ci est tellement plate qu'on a l'impression qu'un rouleau compresseur était passé dessus.
Mais qu'est-ce qu'elle a cette statue ?
D'abord, il y a le problème de ressemblance. Il y a deux types de ressemblances. Celle photographique en premier, et dans le cas de la statue de Ben M'hidi, elle est totalement ratée. Ensuite, il y a la ressemblance de l'intérieur, faire ressortir le caractère du personnage, traduire des émotions. Un sculpteur n'est pas un copieur, c'est un créateur, il remet le personnage avec ce qui le motive, le sens de son histoire, c'est ça la sculpture. J'avais proposé un jour de faire la statue de Saïd Mekbel et j'ai dit que ce qui est essentiel dans ce personnage, c'est Mesmar Djeha, il faut donc sculpter Mesmar Djeha, le journaliste, ses idées et ses convictions pour lesquelles il est mort.
Pourquoi ces ratages ?
Parce que le sujet est pris à la légère et parce que l'art n'est pas considéré et que la sculpture est ignorée. Il y a plusieurs types de sculptures. Celle du bronze et celle de la taille (marbre et bois) et il y a aussi la sculpture de soudure, et tout ce qui se fait maintenant dans l'art contemporain.
La sculpture, ce n'est pas le cercle, c'est la sphère, le volume ; on crée un objet dans l'espace. Et pour cela, on peut être un excellent peintre, mais un très mauvais sculpteur, c'est un problème de fond, celui de la vocation. Ensuite, il y a les connaissances techniques parce que la sculpture doit être accompagnée par pas mal de métiers.
La statue de la liberté de New York, par exemple, réalisée par Bartoldi (une statue française d'un artiste français d'origine italienne), a été agrandie avec un outil qui s'appelle le pantographe, et il y a des agrandisseurs spécialistes pour ça. On travaille avec l'argile, ensuite on réalise un moule négatif, puis un moule positif, et si c'est une statue qui doit être agrandie, le moule positif on le fait en plusieurs pièces.
Ce sont des métiers inexistants en Algérie ?
Non, ça n'existe pas. Il y a ce problème de moulage, et ensuite celui de la fonderie d'art, la fonderie à la cire perdue et la fonderie au sable. Ce n'est pas de la fonderie d'usine. Pour cette fonderie, c'est un problème de noyau. Au cours de ma formation à l'Ecole supérieure des beaux-arts de Paris, j'ai appris tout cela en tant que sculpteur, mais j'ai dû me convertir à la peinture parce que ce n'était pas possible de faire mon art si ce n'est faire n'importe quoi.
Et en Algérie, on enseigne pourtant la sculpture, non ?
Il n'y a pas de formation sérieuse pour la sculpture, la compétence fait défaut.
Dans le désordre actuel, il y a aussi la responsabilité de celui qui fait la commande, généralement les pouvoirs publics, et l'exécutant souvent anonyme.
Est-ce que les uns et les autres ne saisissent pas les conséquences de leurs choix ?
J'espère qu'ils vont vite prendre conscience qu'il y a un problème. Il y a absence de culture au niveau des commanditaires. A la limite, je n'en veux pas au maire et aux autres, je dirais qu'il y a un problème de sensibilisation de la part du ministère de la Culture, c'est à ce département d'apporter cette approche d'exigence esthétique, et ensuite il faut réformer la formation au niveau des écoles d'art.
Comment expliquer la récidive ?
Parce que ce sont des initiatives prises à la hâte et confiées à des personnes inaptes. En 1968, j'ai commencé la réalisation d'une commande de la statue de Zighout Youcef. Quand je l'ai livrée en 1970, elle a été placée sur un char qui a traversé la ville en exhibant la statue, suivie de milliers de personnes avec les militaires en tenue d'apparat.
Aujourd'hui, les artistes capables de réaliser de vraies statues sont ignorés. Moi-même j'ai fait partie des commissions de préparation de l'événement «Constantine, capitale de la culture arabe», mais on n'a jamais sollicité mon avis sur la statue de Ben Badis, ni sur celle des monuments placés à l'occasion au centre-ville et qui sont dépourvus d'esthétique et même de logique.
Que faire ?
Je propose de créer une commission nationale composée du ministère des Moudjahidine et de celui de la Culture pour mener ces initiatives, et des personnalités cultivées. Il faut absolument arrêter ce gaspillage et arrêter de porter atteinte à ces héros et à leur image.


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