L'initiative prise par les professeurs en médecine, en l'occurrence la réanimatrice Salima Bouderra et le neurochirurgien Hatem Chakib Deliba de l'EHS de Cherchell s'est avérée très fertile en matière de connaissance, grâce aux communications des résultats des expériences vécues par les médecins. Les professeurs et médecins qui se sont relayés durant toute la journée se sont montrés très pragmatiques durant leurs interventions. Les expériences vécues communiquées par les médecins avaient suscité les débats très enrichissants. Le Docteur Abad du CHU de Blida avait dirigé un atelier ayant pour thème, « doppler transcranien » au début de l'après-midi dans une grande salle. Le Dr. Lamine Abdennour, praticien hospitalier, anesthésiste-réanimateur au niveau de l'hôpital Pitié-Salpêtrière de Paris (France) s'est montré disponible pour répondre à toutes les questions de ses confrères. Ses révélations sur les résultats de ses expériences avaient été suivies par l'assistance dans un silence religieux. L'ex.Ministre et Wali actuel de Tipasa ; Abdelkader Kadi ; est demeuré scotché durant la matinée, en raison de la qualité des communications et la franchise des intervenants. « J'aurai souhaité voire encore davantage le personnel paramédical lors de cette rencontre nationale déclare-t-il aux organisateurs, j'espère une présence en force des techniciens de santé lors de la seconde édition, car le rôle de l'infirmier est incontournable dans la prise en charge des patients, ce personnel a besoin de connaître toutes ces choses énumérées par les spécialistes », ajoute-t-il. Le Pr. Guerinik, Chef de Service au CHU Mustapha (Alger) a mis l'accent sur l'éducation et la communication, afin de sensibiliser les citoyens algériens sur les conséquences des accidents de la circulation routière, les accidents au travail et les violences dans les stades d'une part et d'autre part sur la prise en charge pré-hospitalière des patients. « 5500 morts sur nos routes seulement nous dit-il, c'est énorme, d'autant plus que 20% sur les 250 victimes des traumatismes crâniens cérébrolésés graves sur un total de 100.000 habitants meurent enchaine-t-il, cette inconscience coûte très chère à notre pays. En Algérie, nous avons les moyens pour une prise en charge minimale, il s'agit d'un problème de santé publique, la prise en charge d'un patient victime de cérébrolésé grave coûte jusqu'à 65.000 euros. J'estime que l'initiative prise par l'équipe de neuroréanimation de l'EPH de Sidi Ghilès est louable », conclut-il. Pour l'expert de l'hôpital Pitié-Salpêtrière de Paris, « j'ai répondu à l'invitation de mes confrères afin de pouvoir leurs transmettre une fois de plus mes connaissances, de surcroit les derniers résultats obtenus à l'issue de la prise en charge médicale de victimes des traumatismes crâniens en France et ailleurs dans le monde », conclut le Dr. Lamine Abdennour. Les initiateurs de cette rencontre nationale, épuisés par les préparatifs, tenaient au succès de cette rencontre des neurologues et des anesthésistes réanimateurs. L'analyse du résultat de cette manifestation purement scientifique aura lieu afin de préparer la seconde édition. « C'est une journée d'information et de formation nous déclare le Pr. Deliba, nous avons parlé de l'état des lieux, afin de permettre aux jeunes médecins de s'imprégner des données récentes inhérentes à la neuroréanimation, dans le but d'atténuer les souffrances des victimes et surtout améliorer la prise en charge des patients dès leurs admissions à nos services, nous sommes qu'à nos débuts et les échanges des points de vue se sont avérés très bénéfiques pour nous tous », conclut notre interlocuteur. Il n'en demeure pas moins que les spécialistes avaient lancé leur cri d'alarme, en raison de la gravité de la situation et de la persistance de ce problème de santé publique, notamment le peu de moyens mis à la disposition pour prendre en charge de cette sous spécialité (cérébrolésé grave, ndlr), en dépit de leur mobilisation pour sauver les victimes des traumatismes crâniens.