J'aime apprendre et je veux aller à l'école parce que le monde m'appartient aussi. Certes, nous sommes si différents de vous mais si semblables.» En somme, c'est le message que veulent faire passer les enfants autistes par le biais de l'association qui défend leurs droits, laquelle a célébré, samedi dernier, la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, à la maison de la culture Taos Amrouche de Béjaïa. Le droit à l'apprentissage et à la scolarisation des enfants autistes est le thème dominant les activités concoctées par l'Association de prise en charge des enfants autistes (APCEA). A cet effet, les membres de l'APCEA ont estimé utile de promouvoir le concept de «l'éducation inclusive», un système éducatif qui «prend en compte les besoins individuels en matière d'enseignement et d'apprentissage de tous les enfants en situation de marginalisation et de vulnérabilité dans le milieu scolaire ordinaire», selon eux. D'après le président de cette association, Rochdine Kheireddine, «les établissements scolaires n'acceptent pas cette catégorie d'enfants parce que scolariser un autiste dans une école ordinaire implique qu'il doit être accompagné par un auxiliaire de vie scolaire (AVS). Cet accompagnateur pluridisciplinaire est considéré, selon les textes qui régissent le secteur de l'éducation, comme une personne étrangère à l'établissement». Et c'est sous ce prétexte que la direction de l'éducation n'admet pas les AVS en classe, ajoute-t-il. Toutefois la faisabilité de ce système a été vérifiée. D'autant plus qu'elle permet un progrès palpable chez l'enfant autiste. Un autre membre de l'APCEA affirme que «l'association a enregistré l'existence de quelques écoles où des autistes ont été admis avec leur accompagnateur (AVS), et ce, avec l'accord des enseignants et des directeurs. Ce que nous voulons, c'est de généraliser cette expérience parce que les résultats sont probants et surtout, nous appelons à ce que les lois soient changées afin de pouvoir inclure ce concept de l'éducation inclusive». Malheureusement, les efforts de l'Association pour l'intégration des enfants autistes dans le système éducatif butent sur l'interdiction des responsables de l'éducation d'accepter des AVS dans les écoles, ceux-là mêmes, qui accompagnent l'enfant le temps qu'il s'adapte à son nouvel environnement. Aussi, «certains enseignants ne souhaitent pas être dérangés en classe par le comportement connu des autistes», signale-t-on.Par ailleurs, pour donner de la visibilité à la cause des enfants autistes, un défilé de cyclistes et de judokas a sillonné la ville de Béjaïa depuis le Théâtre régional jusqu'à la Maison de la culture où les activités de l'association et quelques travaux et objets confectionnés par les enfants autistes ont été présentés.