Ban Ki-moon a estimé qu'un règlement rapide de la question du Sahara occidental « serait bénéfique à la paix et à la sécurité dans la région ». Les délégations marocaine et sahraouie entameront demain, près de New York, une seconde réunion informelle sous l'égide des Nations unies pour préparer la 5e série de négociations directes sur l'avenir du Sahara occidental, territoire non autonome occupé par le Maroc depuis 1975. La tenue de cette seconde rencontre a été rendue possible par les grands efforts de l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, qui a multiplié les contacts, depuis plus de six mois, entre les deux parties en conflit. A l'annonce de la reprise de ces pourparlers informels, le SG des Nations unies, Ban Ki-moon, a estimé qu'un règlement rapide de la question du Sahara occidental « serait bénéfique à la paix et à la sécurité dans la région ». Il a indiqué que son envoyé personnel « s'est engagé dans des discussions avec toutes les parties concernées au cours de l'année écoulée et, particulièrement, la réunion informelle, tenue à Vienne en août dernier », la jugeant « très utile ». Ban Ki-moon qui s'est dit « très encouragé » que les parties eurent accepté de tenir cette seconde rencontre, a ajouté que « nous espérons sincèrement » pouvoir « aller de l'avant ». Début août dernier, la première série de pourparlers informels, tenue à Duernstein, en Autriche, a eu lieu « dans une atmosphère d'engagement sincère, de franchise et de respect mutuel », selon le communiqué sanctionnant les travaux. « Les parties ont renouvelé leur détermination à poursuivre les négociations le plus tôt possible et l'envoyé personnel fixera la date et le lieu de la prochaine réunion en consultation avec les parties », avait-on alors souligné. Or, quelques semaines après, le Maroc a poursuivi sa politique de répression, d'arrestation et de harcèlement judiciaire contre les militants sahraouis des droits de l'homme, poussant à l'escalade avec le discours du roi du Maroc perçu par le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, comme préfigurant un « développement dangereux » pour la région. Echec recommencé ? Dans ce discours qu'il a jugé « à contre-courant » des efforts de M. Ross pour faire avancer la question sahraouie, le souverain marocain qualifiait de « traîtres », les Sahraouis « attachés au droit à l'autodétermination et les défenseurs de la Charte et des résolutions de l'ONU et du droit international humanitaire », selon l'expression de M. Abdelaziz. Face aux multiples appels à l'apaisement et à la reprise des pourparlers, M. Ross est parvenu à s'entendre avec les parties sur la date de cette seconde rencontre, qui devrait comme les précédents se tenir initialement sur la base de la résolution 1871 de 2009 du Conseil de sécurité de l'ONU et des précédentes résolutions de 2007 et 2008. L'objectif de toutes ces négociations, qui doivent se tenir « sans conditions préalables », est de parvenir à une solution politique au conflit du Sahara occidental, qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Au cours des dernières rencontres directes, engagées depuis juin 2007, le Maroc s'est refusé à discuter d'autres options de règlement en dehors de son seul plan d'autonomie du Sahara occidental, sous sa souveraineté, qui est en soi « une condition préalable ». En réaction à cette reprise des pourparlers, le chef de la Minurso, Hany Abdelaziz, a estimé que c'était « le moment opportun d'entrer en toute sincérité dans les négociations ». Il a rappelé que « les positions des deux parties divergent totalement, mais tout reste possible si la volonté existe ». C'est justement là où se situe le blocage. Le Maroc ne veut point entendre parler d'une autre solution en dehors de son « autonomie » bien qu'il reconnaisse de fait la représentativité du front Polisario avec lequel sa délégation va traiter demain d'égal à égal. APS, R. I.