Christopher Ross réunira les représentants du Front Polisario et du Maroc aujourd'hui et demain dans le comté de Westchester, dans la banlieue nord de New York pour des discussions informelles, les secondes après celles qui ont été organisées à Vienne en Autriche, en août dernier «dans une atmosphère d'engagement sincère, de franchise et de respect mutuel » selon le communiqué qui les a sanctionnées. L'Algérie, le pays voisin des deux parties en conflit « tout comme les Nations unies, souhaite que les discussions entre le Front Polisario et le Maroc, qui sont préliminaires au 5e round de négociations, puissent être des discussions substantielles et productives», déclare M. Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. « Cela veut dire que les deux parties doivent aller au fond de la question et essayer réellement de rechercher une solution qui doit promouvoir l'autodétermination sur la base des propositions qui sont faites par l'une et l'autre des deux parties », dit-il, estimant que « dans ce dossier, ce qui est fondamental est la promotion de l'autodétermination du Sahara occidental» qui permettra à « ce peuple de décider par lui-même de son devenir ». L'envoyé spécial du SG des Nations unies pour le Sahara Occidental, qui multiplie depuis six mois les contacts avec les deux parties, ne désespère pas de les convier avant l'été prochain à un 5e round de négociations directes et «sans conditions préalables» pour trouver une «solution juste et durable» au dernier territoire colonisé en Afrique conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, notamment celles adoptées en 2009, 2008 et 2007. « Un règlement rapide de cette question sera bénéfique à la paix et à la sécurité dans la région», estime M. Ban Ki-moon, à l'annonce de la reprise de ces pourparlers, même informels. Comme son envoyé spécial et le chef de la Minurso, Hany Abdelaziz, il «encourage les deux parties à faire de nouveaux progrès » et à avoir des « discussions substantielles et productives pour aller de l'avant». Un optimisme que le Maroc pourrait briser comme il l'a fait été dernier. Après avoir affiché à Vienne sa «détermination à poursuivre les négociations le plus tôt possible» avec le Polisario, le Maroc qui n'a jamais voulu laisser les sahraouis choisir librement entre indépendance, autonomie et rattachement au Royaume, est allé à contre- courant des efforts de l'ONU qui a initié ces rencontres directes depuis juin 2007. Le roi qui a encouragé la répression et leharcèlement judiciaire des militants sahraouis des droits de l'homme a osé qualifier de «traîtres» les Sahraouis «attachés au droit à l'autodétermination» ! La raison ? Le Maroc refuse de discuter d'autres options de règlement que son seul plan d'autonomie du Sahara occidental, sous sa souveraineté, une condition … «préalable». Une attitude à mille lieues de celle du Polisario. «La délégation du Polisario ira à cette réunion avec la meilleure disposition pour aller de l'avant et faciliter le travail des Nations unies pour le succès de cette rencontre», déclare M'hamed Kheddad.