Le ministre français de l'Immigration Eric Besson a "regretté" mardi la proposition de loi criminalisant le colonialisme français que le Parlement algérien envisage d'adopter. 125 députés de différents partis politiques algériens, dont le Front de libération nationale (FLN), ont signé une proposition de loi "criminalisant le colonialisme français" (1830-1962), qui selon un député de ce parti, sera adoptée "probablement" au printemps par le Parlement algérien. "Je regrette cette proposition", a réagi M. Besson sur la radio française RMC. Le ministre a rappelé qu'il s'agissait d'un "sujet sensible" alors qu'il reste "encore des cicatrices". "Il ne faut pas oublier la colonisation et la post-colonisation" mais il faut "dépasser" cette question, a-t-il ajouté. Lors d'une visite en Algérie en décembre 2007, le président français Nicolas Sarkozy avait fermement dénoncé le système colonial "injuste par nature". Mais il avait refusé toute idée de "repentance", estimant qu'il s'agit d'une forme de "haine de soi" et de "dénigrement" de son pays.