En attendant la version cinéma de 90 minutes, diffusion, ce soir à 20h35, sur France Ô, de Gaza-strophe. Le jour d'après, dans sa version TV de 55 minutes. Un film documentaire du Franco-Egyptien Samir Abdallah et du Franco-Algérien Kheiredine Mabrouk, produit par Iskra, L'Yeux ouverts et RFO. Paris De notre correspondante Gaza-strophe. Le jour d'après, qui sort un an après l'abominable opération de guerre israélienne « Plomb durci » contre Ghaza et sa population, témoigne de la dignité d'un peuple qui veut vivre coûte que coûte, qui s'accroche à la poésie et à l'humour comme à une bouée de sauvetage pour ne pas sombrer. Samir Abdallah et Kheiridine Mabrouk nous livrent des images insoutenables d'une guerre criminelle menée jour et nuit pendant trois semaines – du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009 – par l'armée israélienne, qui a causé un véritable bain de sang – plusieurs centaines de morts et des milliers de blessés – dont les séquelles et les conséquences sur la nature et la population perdurent encore. Le film de Samir Abdallah et de Kheiredine Mabrouk nous donne à voir toute la tragédie vécue par la population de Ghaza pendant les trois semaines de bombardements qui n'ont épargné ni les femmes, ni les vieillards, ni les enfants, ni les malades. Ce que les missiles n'ont pas accompli a été achevé par les chars : maisons systématiquement détruites, usines, terres cultivées, arbres fruitiers, écoles... Des images apocalyptiques et, au milieu des décombres, des hommes, des femmes, des enfants dignes dans leur douleur et leurs souffrances, criant leur impuissance face à l'injustice et à l'arbitraire imposés par un ennemi surarmé et tout puissant qui les tient sous le contrôle de sa suprématie technologique, à l'exemple de ce ballon dans le ciel contenant un radar qui surveille tout Ghaza. Ghaza, une vaste prison de laquelle les Palestiniens ne peuvent sortir sans autorisation, comme cet agriculteur qui, depuis sept ans, n'a pu approcher de la délimitation frontalière, à quelques dizaines de mètres de son lopin de terre, sous peine d'être mitraillé. Des hommes et des femmes enfermés dans une bande étroite de quelques dizaines de kilomètres carrés, encerclés par le feu et les bombes au phosphore, des hommes et des femmes à qui on a tout enlevé, sauf leur dignité, leur enracinement à la terre de leurs ancêtres et leur humanité. Car ces Ghazaouis n'ont pas perdu ce qui fait l'essence de l'être humain. Et dans le désespoir le plus profond, ils en viennent à l'humour et à la poésie. D'où, certainement, le titre du documentaire, Gaza-strophe. Il est à souligner que le rapport Goldstone – du nom du juge désigné par les Nations unies pour conduire une mission d'établissement des faits à Ghaza – présenté devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, à Genève, le 29 septembre 2009, précise que « la mission conclut que le comportement des forces armées israéliennes constitue une grave violation de la quatrième Convention de Genève concernant les meurtres délibérés et la volonté de causer de grandes souffrances à des personnes protégées ». « Elle a aussi découvert que viser directement et tuer arbitrairement des civils palestiniens est une violation du droit à la vie. » Le rapport critique « la politique délibérée et systématique des forces armées israéliennes de cibler des sites industriels et des installations d'eau » et « l'usage de civils palestiniens comme boucliers humains ». Concernant les objectifs et la stratégie de l'opération militaire israélienne, la mission a conclu que les stratèges militaires ont suivi délibérément une doctrine impliquant « l'usage d'une force disproportionnée et suscitant de gros dégâts et des destructions de biens et d'infrastructures civils et des souffrances chez les populations civiles ».