Un challenge technique Le tournage, à partir d'images aériennes capturées d'hélicoptère, a impliqué de nombreuses contraintes techniques, à commencer par l'utilisation d'une caméra bien spécifique, gyrostabilisée, qui permet, comme son nom l'indique, de régler les problèmes de stabilité, mais aussi de gommer les vibrations, pour un résultat similaire à celui obtenu par un mouvement de grue. Cette caméra gyrostabilisée à l'origine développée par l'armée pour l'assistance au tir est donc capable de zoomer très loin. En tout, 120 kilos de matériel ont dû être chargés à bord d'un espace très réduit. Mais la plus grande difficulté du tournage en hélicoptère réside surtout dans la faible autonomie de l'appareil : le moteur tourne, le carburant est limité, la minute très chère et les possibilités réduites. Quand on sait que l'autonomie d'un hélicoptère est en moyenne de 2 heures, 2 heures 30 maximum, et que les lieux de tournage sont souvent éloignés du point de réapprovisionnement, il reste environ une demi-heure sur place pour tourner les images voulues… Chiffres Le planning de tournage a demandé 217 jours de prises de vue et 488 heures de rushes ! La version courte (TV, DVD et internet) dure 90 minutes. La version longue (cinéma) dure 120 mn. GPS sous surveillance ! Plusieurs niveaux d'autorisation ont été nécessaires selon le degré de « sécurité » exigé par le pays contacté. « Pour répondre à l'un des pays les plus exigeants, il a fallu faire une pré-demande à la fois au ministère de la Défense, au ministère des Affaires étrangères, à l'ambassade, à l'armée et à l'aviation, se rappelle Dorothée Martin, une des collaboratrices. Une fois cette première étape franchie depuis la France, il a fallu se rendre sur place pour faire des repérages précis. Nous devions fournir le repère GPS exact du lieu que nous comptions filmer. Ensuite, nous avons dû attendre les réponses. » En tout, un an de préparation pour 2 minutes 30 dans le film, et une surveillance permanente. « Au moment du tournage, un officier de sécurité nous a accompagnés à bord pour vérifier le plan de vol, les points GPS et les plans que nous tournions en direct ; le soir, il visionnait les rushes avec nous. Il a fallu que je reparte sans les K7, laissées à la censure : et sur les 15 K7 fournies, 2 et demie ont été effacées… » Un film compensé en carbone. Toutes les émissions de gaz carbonique engendrées par le film sont calculées et compensées par des sommes d'argent qui servent à donner de l'énergie propre à ceux qui n'en ont pas.