Il convient de signaler de prime abord que les deux marches se sont déroulées sans incidents. Vers 9 heures du matin, les premiers marcheurs des deux organisations politiques étaient déjà devant le portail de l'université, point de départ de la manifestation. La célébration du 20 avril de cette année est caractérisée par le nombre impressionnant de marcheurs alors que du côté officiel, on s'attendait à une « journée festive pour célébrer l'officialisation de tamazight ». Les milliers de manifestants qui ont composé les carrés du RCD ont scandé les slogans de soutien à l'ancien président du parti, Saïd Sadi, qui a d'ailleurs ouvert la marche. L'actuel président du parti, Mohcine Bellabes, a également pris part à la marche, entouré par les élus locaux et les cadres du parti. Le RCD, comme à l'accoutumée, a déployé des banderoles portant des revendications comme «pour l'officialisation effective de tamazight », et des dénonciations du pouvoir, telles « à vous les hydrocarbures et à nous l'histoire ». Les services de police ont organisé le passage des manifestants, déviant la circulation automobile de l'itinéraire de la marche. Quand le premier carré du RCD était arrivé à l'avenue Abane Ramdane, le dernier était encore au portail de l'hôpital, à des centaines de mètres derrière. Puis, c'est le vide tout le long de la rue Lamali. Des centaines de mètres plus loin, commençait à avancer le premier carré du MAK, où les marcheurs n'étaient pas uniquement des jeunes marcheurs comme on a tendance à le croire, mais il y avait plusieurs personnes âgées. Le MAK a également drainé une foule nombreuse. Les slogans scandés par les manifestants sont « Vive le MAK », « vive le GPK » (gouvernement provisoire de Kabylie). Vers midi, un hélicoptère de la police a commencé à survoler le ciel de Tizi Ouzou pendant de longues minutes, ce qui est inhabituel, et qui a suscité de l'excitation parmi les marcheurs. Cela n'a pas empêché le président du RCD et Ali Yahia Abdenour de prendre la parole pour se féliciter de la mobilisation en ce 20 avril 2016. Pendant que les marcheurs du RCD se dispersaient dans le calme, ceux du MAK ont continué leur manifestation vers la placette Slimane Azem, en contrebas de l'hôpital de la ville.