Une conférence s'est tenue avant-hier à la maison de la culture Mohamed-Laïd Al Khalifa à l'occasion de l'anniversaire de la mort de cheikh Moubarek El Mili. Présentée par Abdelatif Abada et Ali Bentahar, respectivement universitaire et directeur de journal, celle-ci a essentiellement porté sur l'esprit réformiste, politique et philosophe de cet érudit, dont le savoir était immense. Le premier intervenant a fait part des conceptions religieuses de ce savant, ainsi que de sa pratique du salafisme (pratique de l'islam originel), tel que révélé au prophète Mohamed (QSSSL). Il a aussi cité un de ses ouvrages historiques « L'Algérie de l'antiquité à nos jours », rédigé à la demande du Cheikh Abd El Hamid Ibn Badis. Ali Bentahar, quant à lui, s'est intéressé au rôle important de Moubarek El Mili dans le journalisme arabe algérien. Il dira à ce sujet : « Lors de son retour de Djamaâ El Zitouna en Tunisie, il a vivement souhaité créer une imprimerie pour étendre les activités journalistiques, prouvant par là son grand intérêt à éveiller et construire la nation algérienne. » En effet, Moubarek El Mili a enrichi la littérature algérienne d'expression arabe par ses multiples articles parus dans la presse de l'époque coloniale. Ali Bentahar dira à ce propos : « Le cheikh Moubarek El Mili était à la tête du journal El Bassaïr, il en fut le gestionnaire ainsi que le rédacteur en chef, il sut parfaitement concilier les deux tâches, sans modifier aucunement la qualité de sa plume. » par ailleurs, l'un des conférenciers déplorera le manque patent d'activités culturelles à Constantine, ce qui aurait permis une meilleure connaissance des grands hommes comme Moubarek El Mili et tant d'autres. Il a espéré que cette conférence ne sera que le début d'une longue série qui réhabilitera Constantine dans son statut de capitale illustre du savoir et de la culture.