«Le 8 Mai 1945 est un important virage dans la lutte du peuple algérien. Sous l'égide du PPA, il a non seulement exigé la libération du zaïm Messali Hadj et tous les prisonniers politiques, mais revendiqué le droit à liberté et à l'autodétermination. Mais l'idéal de Mai 1945 a été trahi. Ne faisant pas de cette date une Journée nationale, les officiels, qui oublient que l'histoire est le socle de la construction du présent et du futur, organisent chaque année des festivités creuses», déclare en préambule l'oratrice. Pour la leader du Parti des travailleurs, le gouvernement Sellal — sans le nommer — serait à l'origine de la paupérisation d'une majorité du peuple algérien : «La loi de finances 2016 fait dans la récession, la dégradation du pouvoir d'achat des couches moyennes et la faillite de l'outil de production national. Elle favorise l'import-import, la fuite de capitaux et l'émergence de nouveaux colons et caïds. Avec cette loi, l'Etat se met au service d'un groupe de nouveaux riches…» Le nouveau projet de code du travail est descendu en flammes : «Des travailleurs qui n'ont pas le droit de s'exprimer sont en péril. En autorisant le travail des enfants de moins de 16 ans, le nouveau code n'inspire pas confiance. Il présente un danger pour la vie syndicale et la carrière des travailleurs. La revalorisation de 2,5% des pensions de retraite, la plus faible depuis 20 ans, est rattrapée par l'augmentation des taxes et des prix. Avec sa politique de fuite en avant, le système va vers le retour de l'indigénat.» Le déficit n'est pas éludé par la présidente du PT : «Les agriculteurs, les petits commerçants et les travailleurs sont obligés de payer leurs impôts mais de gros bonnets connus détiennent à eux seuls 10 milliards de dollars d'impôts non payés. Ils ne se sont pas non plus acquittés des taxes douanières évaluées entre 2005 et 2015 à 11 milliards d'euros. Si on ne fait rien, l'ardoise atteindra, en 2020, les 19 milliards d'euros. Il faut savoir que ces nouveaux riches bénéficient d'une exonération d'impôts de 90 milliards de dinars.» LA SOUVERAINTÉ NATIONALE «MISE À PRIX» Abordant l'endettement extérieur et l'emprunt obligataire, Louisa Hanoune met en garde : «Avec l'apport de capitaux étrangers, la souveraineté nationale sera mise à prix. Pour preuve, un représentant de la Banque mondiale assiste aux réunions du gouvernement tunisien, fortement engagé dans la lutte contre le terrorisme. Au lieu de récupérer les 5 milliards de dollars prêtés au FMI et les créances détenus par les nouveaux riches n'ayant pas payé leurs impôts et taxes douanières, on nous sort cette histoire d'emprunt obligataire visant des fortunes d'origine inconnue et un blanchiment ne disant pas son nom, gratifié en sus d'un taux d'intérêt de 5,75%.» En ayant visiblement gros sur le cœur, Mme Hanoune évoque le retour de Chakib Khelil : «Après avoir dénationalisé les mines en 2001, il a fait l'impossible pour en faire autant avec les hydrocarbures en 2005. Chakib Khelil est revenu pour semer la zizanie. Impliqué dans l'affaire Sonatrach et l'évasion fiscale, l'ex-ministre tente de politiser les zaouïas. Jouissant de la complaisance des autorités, Chakib Khelil, qui n'a rien de nationaliste, revient pour servir les intérêts des compagnies américaines.»