À l'occasion du 50e anniversaire de la nationalisation des mines, le 6 mai 1966, suivie par la création, le 11 mai 1967, de la Société nationale de recherche et d'exploitation minières (Sonarem), Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a animé, hier, un meeting à Tébessa où elle a évoqué la mafia qui était derrière la dénationalisation des mines, à sa tête Chakib Khelil, ex-ministre de l'Energie et des Mines, qui, selon elle, avait profité de la situation qui prévalait alors en Kabylie pour faire passer son agenda de privatisation des mines devant l'APN. Louisa Hanoune est également revenue sur le retour en Algérie de Chakib Khelil qu'elle trouve "étrange" et sa tournée dans les zaouïas qu'elle qualifiera d'"insulte envers le peuple algérien". Elle n'a pas lésiné sur les mots et l'a traité avec véhémence de traître. "Chakib Khelil est un traître, il a trahi son pays en 2001 avec la dénationalisation des mines et en 2005 quand il essayé de faire la même chose avec les hydrocarbures", a-t-elle affirmé. Elle poursuit : "Ce monsieur est revenu avec un agenda spécifique pour détruire le pays comme il a fait à l'époque où il était à la Banque mondiale avec son projet de réforme des hydrocarbures en Argentine qui l'a mise à genoux. Il est revenu avec un agenda pour servir les intérêts des USA." Par ailleurs, Louisa Hanoune dénoncera ses tournées dans les zaouias qu'il a entreprises depuis son retour des Etats-Unis. À ce propos, elle dira que "les zaouïas sont censées être des lieux de culte et ne doivent en aucun cas servir à la politique". À une question de Liberté sur les déclarations faites par Chakib Khelil concernant le solde de son compte en suisse, la SG du PT dira : "Je m'interroge sur le rôle de la justice algérienne au lendemain des déclarations de Chakib Khelil sur ses biens. Il a reconnu posséder deux maisons aux USA. Il ment aussi quand il dit détenir seulement 900 000 euros. Ceci est le solde d'un seul compte. Qu'en est-il des autres comptes ? La justice algérienne doit intervenir parce qu'il a reconnu avoir fui les impôts aux USA." Sur sa lancée, la secrétaire générale du PT appellera à la vigilance parce que "l'Algérie est à la croisée des chemins, l'Algérie est menacée sous le prétexte de la crise de pétrole. Des parties au pouvoir veulent amener ce pays à la dérive, en interdisant aux entreprises et à la fonction publique le recrutement. Le pouvoir d'achat a reculé, le taux de chômage a grimpé, etc". Elle ajoutera dans ce sens : "Non, il n'y a pas de crise en Algérie. La Gendarmerie nationale a enregistré 11 milliards d'euros de pertes entre 2005 et 2015, il y a 1 000 milliards de dinars de droits de douanes impayés par les barrons et 10 milliards de dollars d'impôts impayés." Et de s'interroger : "Pourquoi l'Etat ne va-t-il pas réclamer cet argent ainsi que les 5 milliards prêtés au FMI ?" Rachid G.