Le maire de la commune de Lardjem, Mohamed Messah (MSP), est formel : très peu de villageois sont revenus dans leur douar déserté au plus fort du terrorisme, affirme-t-il. « Sur neuf douars de la région, huit sont toujours vides. Seuls les habitants de Laqouassem commencent à revenir timidement » dit-il. La commune de Lardjem compte un peu plus de 25 000 habitants dont beaucoup sont éparpillés à travers le territoire de la commune et ses douars. « Si les gens reviennent, nous sommes prêts à les doter en équipements, sinon, à quoi bon ? » ajoute M.Messah. C'est également l'avis d'un membre du staff du wali : « Nous voulons bien accompagner ce retour par de l'infrastructure, mais si c'est pour que cela reste inoccupé, ce n'est pas un choix judicieux. Que les gens commencent d'abord à réoccuper leurs douars et on les accompagnera. » On l'aura compris : c'est un peu l'histoire de l'œuf et de la poule, les villageois réclamant un minimum de commodités pour réinvestir leurs hameaux. L'autre problème posé est celui de l'éparpillement des hameaux, ce qui rend problématique la construction de nouvelles infrastructures dans les villages isolés. Toutefois, l'Etat continue à soutenir l'habitat rural, assure le maire de Lardjem, notamment pour la restauration des maisons délabrées suite à leur abandon par leurs occupants. Ceux qui n'ont pas bénéficié de cette aide posent un problème d'acte de propriété, ce qui est le cas de nombre de villageois. M.Messah parle néanmoins de 600 familles ayant bénéficié du programme d'aide à l'habitat rural.