L'explosion, qui a fait 9 morts et 57 blessés, s'est produite dans un petit restaurant fréquenté par la population locale et les touristes. Neuf personnes, dont un Italien et un Iranien, ont été tuées samedi soir par l'explosion d'une bombe dans la ville indienne de Pune (ouest), le premier attentat qui visait apparemment des étrangers, depuis ceux de Bombay en 2008 attribués à un groupe islamiste au Pakistan. L'explosion, qui a également fait environ 60 blessés, s'est produite dans un petit restaurant fréquenté par la population locale et les touristes, le German Bakery, situé à proximité d'un centre culturel et religieux géré par des juifs orthodoxes du mouvement Loubavitch. Douze des 60 blessés sont des étrangers, a indiqué dimanche, lors d'une conférence de presse, un responsable de la police de Pune, Satyapal Singh. L'attentat survient au moment où l'Inde et le Pakistan viennent d'accepter de reprendre le dialogue de paix interrompu après les attentats dans la ville économique indienne, qui avaient fait 166 morts et 600 blessés : une rencontre de hauts fonctionnaires des Affaires étrangères est prévue le 25 février à New Delhi. La France a condamné l'attentat et se tient « aux côtés de l'Inde dans son combat » contre le terrorisme, selon le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Le Premier ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, a également exprimé sa réprobation : « Je condamne l'incident de Pune (...). Nous condamnons le terrorisme sous toutes ses formes et ses manifestations. Nous souhaitons entretenir de bonnes relations avec l'Inde et que les discussions soient probantes. » L'Inde a accusé le groupe islamiste pakistanais Lashkar-e-Taïba (LeT) d'avoir perpétré les attentats de Bombay avec la participation des services de renseignement pakistanais. La main du Pakistan ? New Delhi a conditionné la reprise du dialogue au déferrement devant la justice pakistanaise de militants islamistes, arrêtés au Pakistan peu après les attaques, et soupçonnés d'avoir participé à leur organisation. Le ministre de l'Intérieur, P. Chidambaram, s'est toutefois refusé à spéculer sur les responsables de l'attentat de samedi et les éventuelles retombées diplomatiques avec Islamabad. « Nous en discuterons à Delhi. Nous n'excluons rien », a-t-il déclaré. Après les attentats de Bombay, l'Inde avait reconnu des manquements de ses services de renseignement, mais le ministre de l'Intérieur a d'emblée rejeté tout dysfonctionnement interne pour l'attentat de Pune : « Il n'y pas eu de faille de nos services. Ce n'était pas une attaque commise par des terroristes lourdement armés mais un attentat à la bombe sournois visant une cible facile. » Tous les Etats indiens, ainsi que les aéroports ont été placés en état d'alerte maximale. Selon des sources des services de renseignement, citées par plusieurs médias, l'explosion porte la marque des moudjahidine indiens, qui avaient revendiqué des attentats en septembre 2008 à New Delhi. Le principal parti d'opposition hindou nationaliste, le Bharatiya Janata Party (BJP), a déjà exhorté le gouvernement à reconsidérer sa décision de reprendre le dialogue avec le Pakistan. La bombe a explosé samedi soir, tuant neuf personnes, dont cinq femmes, et en blessant 57 autres, dont quatre Iraniens, deux Soudanais, un Taïwanais, un Allemand et deux Népalais. Le restaurant est situé à moins de 200 mètres d'un ashram spécialisé dans des cours de méditation et géré par la société Osho International, dont le siège social se trouve en Suisse.