Entamant sa visite dans la wilaya de Ghardaïa au niveau du centre d'information et d'animation de la jeunesse (CIAJ) au centre-ville du chef-lieu de wilaya, par un passage en revue du travail réalisé jusque-là par les trois associations œuvrant dans la préservation du patrimoine culturel de la wilaya de Ghardaïa, à savoir l'association Cheikh Tfiyeche au service du patrimoine de Beni Izguen, l'association Art et création de Metlili et l'Association pour la préservation du patrimoine de Guerrara, qui ont été retenues et bénéficié du programme d'appui à la protection et valorisation du patrimoine culturel en Algérie. Pour rappel, ce programme, dont l'objectif général est d'accompagner les initiateurs de projets afférents au patrimoine culturel, pour en faire un outil de développement économique et humain durable, s'inscrit dans le cadre de la convention de financement entre le ministère de la Culture et l'Union européenne (UE), visant à renforcer le mouvement associatif algérien sur les questions patrimoniales culturelles. Société civile Les trois associations de la wilaya de Ghardaïa, qui ont longuement exposé au ministre les détails de leurs projets, ont retenu l'attention de ce dernier qui s'est dit satisfait de l'avancée de leurs travaux. Pour rappel, les trois projets qui ont été retenus par le comité d'experts du ministère de la Culture et de l'UE, après examen et évaluation du dossier de leurs projets, sont, pour ce qui est de l'association Cheikh Abou Ishak Brahim Tfiyèche de Beni Izguen la sauvegarde et la valorisation de quatre collections de manuscrits de la région du M'zab en les restaurant et en les numérisant pour les mettre à la portée du grand public et des chercheurs. L'association Art et création de Metlili a elle présenté un projet pour la préservation du patrimoine immatériel oral, «La poésie de la région de Metlili» ainsi que la préservation du patrimoine culturel matériel, notamment la kheima (tente traditionnelle) et la transmission de leurs connaissances et savoir-faire aux jeunes générations. Enfin, le projet de l'Association pour la préservation du patrimoine de Guerrara consiste en l'identification, la valorisation du patrimoine matériel et immatériel de Guerrara et la collecte de pièces de valeur historique en vue de la création d'un musée à Guerrara. A Oued Nechou, grand ensemble d'habitations sorti de nulle part à 10 km au nord de Ghardaïa, né de la vaste opération de construction d'une ville nouvelle, pour le relogement des centaines de familles sinistrées lors des inondations de 2008, le ministre a inspecté les travaux de réalisation d'une bibliothèque de proximité. A Bounoura, Azzedine Mihoudi a entendu l'exposé fait quant aux différentes opérations exécutées dans le cadre de la restauration la grande mosquée du ksar éponyme. Le ministre a ensuite inspecté le mur d'enceinte du ksar de Beni Izguen, notamment sa partie intérieure, où il a reçu des explications très concises sur les opérations de rénovation et de restauration des monuments historiques, avant de se diriger vers les hauteurs, au ksar de Tafilelt, surplombant la ville et sa merveilleuse palmeraie. Tafilaelt Reçu par Nouh Brahim, le promoteur et Amara Slimane, son inséparable architecte, maître d'œuvre de ce merveilleux ensemble architectural, le ministre, qui s'est laissé vêtir d'une aâbaya traditionnelle et d'une immaculée chéchia blanche, a ensuite visité le petit parc animalier, attenant au ksar d'où il n'est pas parti les mains vides, puisqu'une cage contenant deux superbes oiseaux bleus lui a été offerte. A Metlili, 45 km au sud de Ghardaïa, Azzedine Mihoubi a visité la bibliothèque principale. Sur place, il a été interpellé par Djallal Moulay Lakhdar, membre très actif de l'UGEA à l'université de Ghardaïa, qui a sollicité le ministre pour remédier à l'absence de livres et revues universitaires essentiels aux travaux de recherche des étudiants de la région, très nombreux. Le ministre a donné instruction sur place à des responsables qui l'accompagnaient pour prendre en charge ce besoin et pourvoir cette bibliothèque en manuels, livres et revues universitaires. La soirée a été consacrée à une réception donnée à la résidence officielle de la wilaya, où tout le gratin artistique et littéraire que compte la région — chanteurs, chorales, conteurs, écrivains, poètes et créateurs artistiques en tous genres et tutti quanti — était présent. Quatre cartes d'artiste professionnel ont été remises symboliquement à cette occasion à des artistes de Ghardaïa, El Ménéa, Guerrara et Beni Isguène, avant d'étendre l'opération de remises de cette carte à tous ceux qui la mérite. En somme, cette visite a touchée à tout, sauf à l'essentiel, la culture. Comment peut-on venir sur place et éluder cette sidérante absence de toute espèce d'infrastructure digne de ce nom dans une région que tout le monde ne cesse d'«affubler» du titre de culturelle. Même si pour d'aucuns l'infrastructure ne fait pas nécessairement la culture, comment peut-elle l'être alors qu'elle ne renferme en son sein ni centre culturel, ni bibliothèque digne de ce nom, ni salle de spectacles appartenant et gérée par la direction de la culture et encore moins de salle ni de troupe de théâtre. Où est la culture dans tout ça ?