C'est dans la salle Rédha Houhou, et en présence d'éminents professeurs de l'université de Biskra, de Miloud Chorfi, porte-parole du RND de Tayeb L'houari, responsable de l'association des enfants de chouhada, ainsi que des représentants de plusieurs associations, notamment celle de la famille révolutionnaire, que l'association El Khaldounia a organisé samedi une journée d'étude sur les essais nucléaires français en Algérie. Il faut rappeler que malgré le moratoire décidé en 1958 par les USA, l'URSS et la Grande Bretagne, interdisant les essais nucléaires atmosphériques, la France avait déclenché sa première série d'essais atmosphériques. Sous le nom de code gerboise bleue, le 13 février 1960, à 7 h 04, à 40 km au sud de Reggane, eut lieu la première explosion nucléaire française, le tir étant effectué à partir d'une tour. D'autres explosions aériennes, dira un intervenant, ont été effectuées au même endroit, à savoir gerboise blanche (1er avril 1960), Gerboise rouge (27 décembre 1960) et gerboise verte (25 avril 1961). Lors de ce dernier tir, l'histoire retiendra que la bombe n'avait pas explosé conformément aux directives, et ce sont 195 soldats qui avaient été irradiés, dont une dizaine mourront contaminés. A partir du 7 novembre 1961, les autorités françaises décideront d'effectuer des tirs atomiques dans des galeries souterraines creusées dans les montagnes du désert, au Hoggar, notamment à Aïn Ekker, à 150 km au nord de Tamanrasset dans le Sud-ouest algérien. S. Agoudjil, wali de Biskra, natif de la région d'Adrar, enfant à cette époque, se souvient de l'événement. Plusieurs personnes de son entourage avaient souffert des retombées du tir de 1960. Dans son intervention, il a exhorté les associations locales et la société civile à prendre leurs responsabilités. A ce titre, il dira : « Vous devez au minimum soutenir les efforts des 125 élus de la nation qui demandent au parlement algérien, d'une part, de criminaliser le colonialisme et d'autre part d'ester en justice pour crime contre l'humanité l'Etat français pour les essais nucléaires qu'il a effectués tout en sachant pertinemment qu'il allait exposer pour des millénaires la population algérienne et son environnement aux dangers des radiations et aux retombées nocives du champignon atomique. »