Ils continuent toujours, six ans après, à voyager dans des conditions éprouvantes. Vendredi dernier à 20h, le train, au départ de Béchar, était bondé de familles voyageant avec des enfants pour aller rejoindre les villes du Nord en cette période de canicule. Moins d'une demi-heure plus tard, la poussière pénétrait de partout pour s'installer à l'intérieur des voitures se mêlant à la chaleur suffocante. Cette poussière, qui surgit d'endroits précis au cours du trajet, reste toutefois une énigme pour les usagers du rail. Chacun y va de son explication sur son origine. Certains l'imputent à la vétusté des wagons, d'autres à des conditions techniques. Un ouvrier de la SNTF, sa lampe à la main, s'attelle à réparer la climatisation à l'arrêt et qui avait été réparée une heure plus tôt, juste avant l'arrivée à la gare de Beni Ounif (110 km au nord de Béchar). D'autres voyageurs, qui ont pris le train à partir de cette petite gare, se sont alors mis à dépoussiérer les sièges envahis par la poussière pour pouvoir s'asseoir. Quelques instants plus tard, le wagon-restaurant commençait à servir des sandwiches, boissons gazeuses et eau minérale (60 DA la bouteille) chaudes, sorties d'un comptoir frigorifique apparemment à l'arrêt. Les voyageurs fulminaient contre les conditions de voyage insupportables sur cette ligne Béchar-Oran. «Du mépris pour les gens du Sud-Ouest !» clament haut et fort de nombreux voyageurs. Ils se demandent à quand la fin du calvaire auquel ils sont soumis depuis six ans. Et la SNTF est pointée du doigt pour avoir mis à leur disposition des voitures datant de 1985 archaïques, non sécurisées et surtout inconfortables.