Les usagers de la ligne ferroviaire Béchar-Oran (750 km), inaugurée en grande pompe en juillet 2010 par l'ancien ministre des Transports, Amar Tou, ne sont pas au bout de leurs peines. Ils continuent toujours, six ans après, à voyager dans des conditions éprouvantes. Vendredi dernier à 20h, le train, au départ de Béchar, était bondé de familles voyageant avec des enfants pour aller rejoindre les villes du Nord en cette période de canicule. Moins d'une demi-heure plus tard, la poussière pénétrait de partout pour s'installer à l'intérieur des voitures se mêlant à la chaleur suffocante. Cette poussière, qui surgit d'endroits précis au cours du trajet, reste toutefois une énigme pour les usagers du rail. Chacun y va de son explication sur son origine. Certains l'imputent à la vétusté des wagons, d'autres à des conditions techniques. Un ouvrier de la SNTF, sa lampe à la main, s'attelle à réparer la climatisation à l'arrêt et qui avait été réparée une heure plus tôt, juste avant l'arrivée à la gare de Beni Ounif (110 km au nord de Béchar). D'autres voyageurs, qui ont pris le train à partir de cette petite gare, se sont alors mis à dépoussiérer les sièges envahis par la poussière pour pouvoir s'asseoir. Quelques instants plus tard, le wagon-restaurant commençait à servir des sandwiches, boissons gazeuses et eau minérale (60 DA la bouteille) chaudes, sorties d'un comptoir frigorifique apparemment à l'arrêt. Les voyageurs fulminaient contre les conditions de voyage insupportables sur cette ligne Béchar-Oran. «Du mépris pour les gens du Sud-Ouest !» clament haut et fort de nombreux voyageurs. Ils se demandent à quand la fin du calvaire auquel ils sont soumis depuis six ans. Et la SNTF est pointée du doigt pour avoir mis à leur disposition des voitures datant de 1985 archaïques, non sécurisées et surtout inconfortables.