L'urgence pour eux c'est de survivre. Leurs projets et ambitions ils les ont rangés dans les tiroirs. La Fédération algérienne de football (FAF) ne semble pas se soucier du devenir de centaines de clubs amateurs sur lesquels l'étau se resserre un peu plus de jour en jour. Le dernier communiqué du bureau fédéral (28 juillet 2016) ne présage rien de bon. Il indique qu'en date du 28 juillet 2016, plus de la moitié des clubs de la division nationale amateur (DNA) et division Interrégions (LIRF) ne se sont pas encore engagés. Sur les 48 clubs que compte la DNA, 26 seulement ont déposé leur dossier d'engagement. Pour la LIRF, c'est encore plus compliqué. Sur les 64 clubs répartis en 4 groupes, 25 uniquement ont déposé leur dossier et obtenu le feu vert pour participer au championnat de la saison 2016-2017. Les clubs qui ne se sont pas encore engagés ont jusqu'au 31 août 2016 pour le faire. «Au-delà de ce délai, aucune dérogation ne sera accordée» indique la fédération. L'intransigeance de l'instance fédérale fait craindre le pire dans le cas où la situation reste en l'état. La première conséquence prévisible est la réduction du nombre de groupes et la formation de groupes déséquilibrés. A priori, la fédération ne se soucie pas trop de la situation et du quotidien difficile qu'endurent les clubs amateurs dans une conjoncture difficile induite par la crise financière qui n'épargne aucun secteur… sauf le professionnalisme de façade qui, lui, engloutit des millions de dinars sans le moindre retour sur la manne financière déversée sur ce mort-né qu'est le football professionnel. Les pensionnaires des Ligues 1 et 2 croulent sous les dettes, ils sont en faillite depuis la première année du lancement du professionnalisme sans que cela ne fasse réagir la fédération qui s'accommode bien de la situation et ne les menace (même s'ils ne relèvent pas directement d'elle) pas de son bâton comme elle le fait avec les clubs amateurs. Si des clubs amateurs n'arrivent pas d'ici le 31 août (c'est-à-dire demain) à s'acquitter de leur droit d'engagement et payer leurs dettes, leurs joueurs se tourneront vers les matchs et tournois interquartiers. Le développement du football attendra. Tout cela serait-il arrivé si des clubs de la division Interrégions (LIRF) avaient cautionné le choix de la FAF qui voulait introniser Youcef Belmedjbar (ex-président de la Ligue régionale de Blida) à la tête de la LIRF ? Tout est parti de ce ridicule épisode. La FAF est prête à sacrifier un pan entier du football amateur pour imposer un homme comme président contre la volonté et la souveraineté d'une assemblée générale. Le jour où les dirigeants de clubs amateurs assumeront leurs responsabilités, ils se libéreront des lourdes chaînes qui leur ont été posées.