Les clients d'une dizaine d'entreprises algériennes pourront désormais effectuer leurs paiements en ligne, à partir d'un ordinateur ou d'un smartphone, en n'ayant à utiliser que leurs cartes interbancaires (CIB). Annoncé pour 2007, ce service communément appelé e-paiement a enfin vu le jour, hier, avec son lancement officiel, lors d'une cérémonie organisée à Alger par l'Association des banques et établissements financiers (ABEF) en présence du ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, du ministre délégué chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers, Mouatassem Boudiaf, et du gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal. Les grands facturiers que sont les entreprises de la téléphonie mobile, Air Algérie, la Société des eaux et d'assainissement d'Alger (Seaal) et la compagnie d'assurances Amana Assurances sont les premiers concernés par ce service. Ils devraient être suivis «incessamment» par un deuxième groupe d'entreprises, notamment Sonelgaz, l'ADE, l'AADL, les OPGI et des sociétés de transport. Selon Boualem Djebbar, président de l'ABEF, ce service est actuellement assuré par «six banques publiques ainsi que cinq banques privées», en attendant de le généraliser aux autres banques qui «sont en train de se mettre à niveau pour obtenir les autorisations nécessaires auprès de la Banque d'Algérie». Algérie Poste, qui recense pourtant plus de 6 millions de détenteurs de cartes CIB, n'est pas concernée pour l'heure, mais «devrait rejoindre ce système dès qu'elle achèvera l'opération de migration de ces cartes vers le e-paiement», a indiqué M. Djebbar. Le ministre délégué chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers a tenu à rassurer les futurs usagers de ce service quant à la sécurité assurée par la plateforme de paiement, précisant que le système de sécurité adopté a été validé par la Banque d'Algérie. Et d'expliquer que ce mode de paiement passe par trois niveaux de protection, à savoir : «L'utilisation d'un mot de passe, du numéro de la carte CIB et du code qui permet une identification à distance.» Au plan économique, les initiateurs de ce projet ont insisté, hier, sur le fait que le paiement électronique ne va pas, certes, réduire de façon extraordinaire l'usage du cash, «mais participera énormément à la bancarisation de l'économie en se substituant à l'usage du fiduciaire», d'autant qu'un plan de déploiement de 10 000 terminaux à paiement électronique (TPE) est parallèlement mis en place, avec l'objectif de généraliser l'usage de ce mode de paiement modernisé. Pour le ministre des Finances, le e-paiement «constitue un nouvel édifice dans le processus de modernisation des moyens de payement», rappelant par la même les différentes mesures déjà mises en œuvre sur la place bancaire «ayant permis une plus grande rentabilité pour les banques et un meilleur service pour la clientèle». Mais si aujourd'hui le paiement sur internet est désormais «encadré réglementairement», la vente en ligne ne l'est toujours pas. Selon Mouatassem Boudiaf, la loi relative au e-commerce «est en phase finale de préparation et passera au Conseil du gouvernement pour adoption avant la fin de l'année». Elle aura pour objectif d'encadrer toutes les transactions électroniques à caractère commercial qui prendraient naissance sur le cyberespace. Ce n'est qu'à partir de ce moment-là que l'on pourra réellement parler de commerce électronique.