La 15e conférence du Comité international pour la conservation des mosaïques (ICCM), tenue en octobre dernier à Athènes, a validé un projet scientifique algérien innovant portant sur l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) pour la restauration des mosaïques. Ce travail a été conçu par une équipe composée du Dr Bouache Mourad, expert en IA aux Etats-Unis, du Pr Hamza Mohamed Chérif, directeur de l'Ecole nationale supérieure de conservation des biens culturels de Tipasa, et d'Ayoub, un étudiant spécialisé en informatique. L'équipe a mené ses recherches sur le site des thermes de l'Ouest à Cherchell, un site du IIe siècle avant J.-C. contenant des mosaïques historiques, gravement endommagées par un incendie au IVe siècle, l'érosion et le passage des visiteurs. Après avoir collecté des données sur place et photographié les mosaïques en 2018, les chercheurs ont entamé un long processus d'étude et d'innovation. Grâce à l'intelligence artificielle, les croquis anciens ont été transformés en images photoréalistes. Les algorithmes ont ensuite permis de reconstituer les parties manquantes des mosaïques en se basant sur les motifs existants, une technique qui met en avant l'efficacité des réseaux antagonistes génératifs (GANs) dans la conservation du patrimoine. Le projet, intitulé « The Power of Generative Adversarial Networks for Roman Mosaic Restoration : Applications and Methodological Innovations », a déjà été présenté à la conférence NVIDIA-GTC en mars 2023. Il sera officiellement exposé lors de la prochaine conférence de l'ICCM, prévue à Athènes du 20 au 24 octobre 2025, un événement incontournable pour les experts mondiaux en restauration et conservation des mosaïques. Cette reconnaissance marque une avancée majeure pour l'Algérie dans le domaine de l'archéologie et de la préservation du patrimoine. En utilisant des technologies avancées comme les drones pour la collecte de données et l'IA pour leur traitement, ce projet ouvre de nouvelles perspectives pour la restauration des sites historiques nationaux. L'innovation des chercheurs algériens illustre le potentiel de l'IA dans la préservation des œuvres anciennes, alliant expertise scientifique et technologique pour sauvegarder des trésors culturels pour les générations futures.