Le grand Rabah Saadane pourrait, à 78 ans, apporter sa touche dans le cycle d'action de la Direction technique nationale algérienne de football. C'est une idée qui se balade dans le cercle des grandes figures du football. Ce serait, pourquoi pas, une façon de donner des ailes à la DTN. Un signe de reconnaissance pour ce qu'il a donné au foot national. Un personnage du football qui donnerait du jus au football. Pour connaître Saadane, il faut convoquer son passé Cette possibilité est au cœur de nombreuses discussions, et cela devrait être possible. Pourquoi pas, dès l'instant où il fait partie de ceux qui ont donné de l'énergie au football national. Convoqué son passé, c'est énumérer les différentes facettes qui caractérisent encore sa vie footballistique. Interrogez-le sur le football, il vous donnera l'identité de ce sport. Coach emblématique «Incontestablement, Saadane fait partie de ces hommes, estime le journal TRT France qui ont façonné ce football national et dont l'histoire du développement sportif ne peut ignorer sa contribution. Ce professionnel bénéficie d'un juste qualificatif attribué par ce media, en l'occurrence le sélectionneur des coupes du Monde». Sur le même chemin, ils parlent d'influence et de dévouement qui ont transcendé les générations. Ce n'est certainement pas pour rien que ces mêmes messieurs du foot reconnaissent qu'il est un «coach emblématique, parce qu'il incarne à lui seule une saga de passions, de stratégie et d'engagement pour le football». Des témoignages renforcent ses pages d'histoires. «De l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas», fait remarquer ce confrère qui n'hésite pas à compléter sa phrase en écrivant «Durant ses trente-cinq années de carrière en tant qu'entraîneur, Rabah Saâdane a été autant aimé que détesté. Celui qui a dirigé l'équipe nationale algérienne pendant onze ans, a également été l'entraîneur le plus remercié par la Fédération algérienne (cinq fois), mais Rabah Saadane, de son surnom le "cheikh", qui veut dire le "sage" ou le "maître", a surtout marqué l'histoire de l'Algérie lors des qualifications à la Coupe du monde». Trois qualifications à une phase finale de la Coupe du monde Lorsqu'il était interrogé par les médias nationaux, ou à diverses cérémonies, Saadane aimait surtout rappeler à ceux qui l'auraient oublié qu'il a «participé aux trois qualifications à une phase finale de la Coupe du Monde (1982, 1986, 2010), expliquait-il en 2013 dans une interview pour France Football, avant les matches des barrages de l'Algérie à la Coupe du Monde 2014 contre le Burkina Faso. Il rappelait à ceux qui voulaient l'entendre et le croire, que sa marque a commencé à se faire une place dans le giron des grandes figures du football mondial. Trois Coupes du monde «En 1981, nous sommes allés gagner au Nigeria (0-2) avec des joueurs exceptionnels comme Madjer, Dahleb ou Belloumi. En 1986, je suis à la tête de l'équipe et on s'est qualifié en s'imposant 4-1 en Tunisie. Et pour finir, on a réussi un exploit en battant l'Egypte à Omdurman (1-0) lors d'un match incroyable. Je suis un pragmatique, j'ai participé à trois Coupe du monde...», rappelait le «sage», à l'entraîneur des Fennecs Vahid Halilhodzic qui parviendra lui aussi à qualifier le pays au Mondial-2014. Le match de la honte» Ceux qui aiment ce sport et le suivent de très près se rappelent que les Algériens parviennent jusqu'aux quarts de finale, mais subissent une défaite cuisante face à l'Argentine de Diego Maradona, qui décroche alors sa première Coupe du monde. L'année suivante, une année qui marquera à tout jamais ses premiers pas, ceux d'un professionnel, vers sa toute première participation aux Jeux olympiques de 1980, où elle atteint les quarts de finale avant d'être éliminée par la Yougoslavie. «Il rejoint ensuite le staff de l'équipe nationale en préparation de la Coupe du monde de 1982, où il prend part en tant que membre du personnel technique. Malgré les succès obtenus contre la RFA et le Chili, l'Algérie est malheureusement éliminée lors de la phase de poules, suite au controversé "match de la honte", où les Allemands et les Autrichiens arrangent le résultat de manière à assurer leur propre qualification». Le retour après l'exil de 1986 «1984 Saadane, plis bagage et s'en va, mais très vite rappelé à la fin de l'année 1984 pour remplacer Mahieddine Khalef. Sans hésiter, et lorsque le pays le sollicite, il ne dit pas non. L'Algérie doit se qualifier pour la Coupe du Monde de 1986, ce que parviennent à faire les Fennecs sous les ordres du "cheikh". Malheureusement, après un match nul face à l'Irlande du Nord et des défaites contre le Brésil et lors de la troisième rencontre, il abandonne soudainement son poste sans prévenir quiconque. Vingt-quatre ans après son départ surprise lors du Mondial 1986 au Mexique, le "sage" requalifie donc les Fennecs pour un Mondial. Lors de cette Coupe du Monde en Afrique du Sud, l'Algérie quitte la compétition en n'ayant marqué aucun but, à la dernière place de son groupe». Cependant, en janvier 2010, l'équipe d'Egypte, lors de la demi-finale de la CAN, inflige une défaite cinglante à l'Algérie (4-0). Une déroute qui sonne la fin de Saâdane sur le banc de touche algérien. Un homme respecté «Le cheminement de Saâdane n'a pas été épargné par les obstacles. Des moments de triomphe aux échecs, il a su affronter les défis avec une persévérance et une détermination inébranlable. Ses multiples retours au poste de sélectionneur témoignent de son engagement profond envers le football algérien et de son désir ardent de contribuer à son progrès». Au-delà des compétitions, Rabah Saâdane incarne des valeurs d'intégrités, de passion et de dévouement envers le sport. Son influence pérenne sur le football algérien en fait finalement une figure respectée et admirée, et son héritage continue de nourrir l'inspiration des générations futures de joueurs, d'entraîneurs et de fervents amateurs du football.