Avides d'interdits et de monopoles, les autorités ont vite fait de réagir à l'engouement nouveau pour les météorites. Il faut rappeler que 100 000 t de ces objets atterrissent chaque année sur la Terre, la plupart dans les océans, et si l'on n'en trouve plus dans les déserts, c'est qu'ils y sont simplement plus visibles. Pourtant, la confusion a été trop rapidement établie entre les pièces archéologiques, façonnées ici par des ancêtres d'Algériens ou leurs proches cousins, et les météorites, pierres d'ailleurs ayant atterri par hasard en Algérie. Si la récolte et la vente des pièces archéologiques doivent évidemment continuer à être interdites, ce n'est pas le cas pour les météorites, patrimoine cosmique et non national, et qui ne sont que des pierres comme les autres, leur seul intérêt résidant dans leur origine. La libéralisation du sous-sol algérien a fait que n'importe quel Américain moyen peut venir creuser le désert, pomper du pétrole - ici véritable patrimoine national - et le vendre à qui il veut. Dans leur facilité à interdire aux Algériens ce qu'elles autorisent aux étrangers, les autorités ont mélangé l'archéologie, trace culturelle, et la géologie en lançant de nouvelles interdictions, d'autant que derrière ce commerce, il y aurait des Marocains qui, eux, ont déjà libéralisé la chasse aux météorites. Ce qui est logique : peut-on interdire à quelqu'un de trouver une jolie pierre dans son jardin et la vendre à quelqu'un ? Non. Du fait que cette cueillette extraterrestre crée de l'emploi et de la richesse partagée, les météorites devraient appartenir à celui qui les trouve et le produit de leur vente lui revenir. Car l'Etat ne trouve pas, il ne cherche même pas. Il attend que quelqu'un trouve pour lui confisquer son butin ou le taxer au passage. Eriger des murs autour des pierres ? C'est ridicule.