J'apprends avec la plus grande émotion la nouvelle du décès du professeur Helali Kader. L'homme qui vient de s'éteindre a été l'une des figures les plus marquantes de la médecine de son pays à laquelle il a apporté une éminente contribution. Il n'était pas pour les médecins un «patron» que chacun craint, mais un ami et un guide qu'ils respectaient et avec qui ils se sentaient en confiance. Il a éveillé les esprits, sollicité les bonnes volontés, formé les consciences afin que chacun et chacune à sa place se mette au service de l'Algérie. C'était un homme de courage, de vérité, de conviction et de détermination. Je l'ai connu comme homme de bien, doté d'une intelligence brillante, d'une volonté, d'un tempérament indomptable, qui avaient pour corollaires sa bonté et sa simplicité. Ce qui frappait le plus en lui, c'était sa personnalité constamment en éveil, sa vivacité d'esprit, sa souplesse de pensée, et sa dialectique subtile, les richesses de son intelligence et de son cœur, qui le portaient naturellement à la synthèse de philosophies différentes et le rendant habile à dissoudre les contradictions entre des conceptions politiques opposées. Il abordait les problèmes qui lui étaient soumis avec courage, avec hauteur et largeur de vue. Observateur averti, cœur sensible, esprit pénétré de logique, il était attentif et averti des événements de la vie quotidienne. Par sa culture, ses connaissances, son savoir et son expérience, par ses exceptionnelles qualités, il a tracé un sillon profond et durable dans le domaine de la pharmacologie. Par la foi qu'il mettait à sa tâche, la confiance qu'il témoignait à ses proches, il était un magnifique exemple. Il était très sensible à la vie des pauvres et des déshérités. A sa veuve, ses enfants, sa famille, ses amis, au corps médical si douloureusement éprouvés, je présente mes condoléances les plus attristées.