Les dirigeants chypriotes grec et turc se retrouveront du 7 au 11 novembre sur le mont Pèlerin, près du lac Léman, et discuteront pour la première fois de l'épineuse question territoriale, a précisé le diplomate norvégien Espen Barth Eide. Les négociations entamées en mai 2015 ont jusqu'ici permis de progresser sur la gouvernance et le partage du pouvoir, mais des divergences persistent sur la question des arrangements territoriaux, des droits de propriété et de la sécurité. Le président de la République de Chypre, Nicos Anastasiades (chypriote grec) et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci «ont exprimé l'espoir que leur rencontre en Suisse ouvre la voie à la dernière phase des discussions (…) afin d'arriver à un accord en 2016», a souligné M. Eide. «C'est la première fois que les deux dirigeants vont négocier directement la question territoriale, un moment clé dans le processus en cours», a-t-il ajouté. Dans le même temps, la chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Federica Mogherini, s'est réunie à Nicosie avec N. Anastasiades et le ministre chypriote des Affaires étrangères, Ioannis Kasoulides. Un règlement à Chypre «changerait la donne non seulement pour tous les Chypriotes (…), mais aussi bien sûr pour tout le sud-est de la Méditerranée et le Moyen-Orient», a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse. La République de Chypre est entrée divisée dans l'UE en 2004. L'acquis communautaire ne s'exerce pas sur le tiers nord de l'île tant qu'il est occupé par la Turquie, une occupation intervenue en 1974 en réaction à un coup d'Etat nationaliste visant à rattacher Chypre à la Grèce. La communauté chypriote turque vit dans la République turque de Chypre du Nord (RTCN, autoproclamée et reconnue seulement par Ankara).