Les dirigeants chypriotes grecs et turcs ont poursuivi, hier, en Suisse, sous l'égide de l'ONU les négociations pour parvenir à un accord d'ici à la fin de l'année sur la réunification de l'île. Pour la première fois, le président chypriote Nicos Anastasiades et le leader chypriote turc Mustafa Akinci vont aborder une des questions les plus épineuses du dossier : les arrangements territoriaux. Ces discussions, qui se tiendront jusqu'au 11 novembre près du lac Léman, sont « un moment-clé » dans les négociations de paix, entamées en mai 2015, selon l'émissaire de l'ONU pour Chypre, Espen Barth Eide. Les pourparlers sont aussi considérés comme ceux de la dernière chance, après notamment l'échec d'un plan de réunification proposé par l'ONU en 2004. Le pays est divisé depuis 1974 lorsque l'armée turque a envahi la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher Chypre à la Grèce. Cette intervention a été suivie par d'importants déplacements de populations, des dizaines de milliers de personnes ayant dû abandonner leurs biens du jour au lendemain. Depuis, la République de Chypre, membre de l'UE depuis 2004, n'exerce son autorité que sur la partie Sud, où vivent les Chypriotes grecs. Les Chypriotes turcs habitent au Nord, où une République turque de Chypre du Nord a été autoproclamée et n'est reconnue que par Ankara. En vertu de traités internationaux, la Turquie, la Grèce et la Grande-Bretagne, qui dispose de bases militaires dans l'île, sont garants de la sécurité de Chypre.