De nombreux oléiculteurs de la daïra de Tizi Ghennif sont très inquiets pour leurs récoltes qui ne sont pas encore passées au pressoir. En effet, cette année toutes les huileries sont toujours en activité, alors que le mois de mars est largement entamé et cela peut durer encore des semaines. Mais qu'en sera-t-il de toutes ces quantités d'olives qui attendent depuis quelques mois déjà d'être traitées ? « La campagne oléicole pour cette saison a débuté très tardivement, car les olives sont restées vertes jusqu'au mois de décembre », nous dit le propriétaire d'une huilerie qui ne satisfait plus ses clients qui le pressent chaque jour, alors que ses machines tournent jour et nuit. Néanmoins, cette pression sur les huileries modernes aurait pu être évitée si les nombreux anciens pressoirs étaient mis en service. « Dans de nombreuses localités comme à Bouira, les anciennes huileries reçoivent toujours des quantités non négligeables d'olives. Bien plus, beaucoup de consommateurs recherchent au contraire leur huile qu'ils trouvent de meilleure qualité », nous déclare encore notre interlocuteur devant son usine pleine de sacs d'olives (des centaines). Au demeurant, de nombreux fellahs ont dû se rendre à l'évidence qu'après traitement de leur récolte, l'huile est presque inconsommable, car son goût est très affecté, vu le retard enregistré. « J'ai attendu deux mois pour voir arriver mon tour, mais lorsque j'ai traité ma récolte, je me suis rendu à l'évidence que l'huile n'était pas bonne, donc impossible à vendre ne serait-ce qu'un litre », confie l'oléiculteur qui ajoute que la neige et les fortes chutes de pluie sont la cause de la détérioration de sa production. Par ailleurs, l'inquiétude de ces paysans vient aussi du fait que les chutes de neige ont endommagé en grande partie leurs arbres, alors que l'Etat, par le biais de la subdivision de l'agriculture, n'a rien fait à ce jour pour leur venir en aide. « Je ne pense pas que je pourrais obtenir une récolte assez conséquente d'ici à cinq années », se plaint cet oléiculteur de M'kira qui vient de perdre plus du quart de ses oliveraies après la dernière tempête de neige. Nous l'avons rencontré au siège de l'APC, dans laquelle il s'est rendu pour demander une indemnisation.