Barack Obama, Président des états-Unis : «L'histoire jugera de l'impact énorme» de Castro «L'histoire jugera de l'impact énorme» qu'a représenté le père de la Révolution cubaine, Fidel Castro, a réagi le président des Etats-Unis, Barack Obama, dans un communiqué exprimant son «amitié au peuple cubain». M. Obama, co-architecte avec le président cubain et frère de Fidel, Raul Castro, du rapprochement historique et du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux anciens ennemis de la guerre froide, a souligné que son Administration avait «travaillé dur» pour tourner la page de plus d'un demi-siècle de «discorde et de profonds désaccords politiques». Après la mort du «Lider Maximo» à l'âge de 90 ans, «l'histoire sera comptable et jugera de l'impact énorme de cette figure singulière sur le peuple et le monde qui l'entourent», a souligné le président Obama, qui quittera la Maison-Blanche le 20 janvier 2017 après avoir amorcé le 17 décembre 2014 un rapprochement sans précédent entre Washington et La Havane. Les deux Etats avaient rouvert leurs ambassades à l'été 2015. «Avec le décès de Fidel Castro, nous tendons la main de l'amitié au peuple cubain», a écrit M. Obama dans communiqué de la Maison-Blanche. «Le peuple cubain doit savoir qu'il a un ami et partenaire aux Etats-Unis», a conclu le locataire de la Maison-Blanche qui avait effectué en mars 2016 une visite historique à Cuba. Felipe VI, roi d'Espagne salue : «Une figure d'une indiscutable importance historique» Le roi d'Espagne, Felipe VI, a salué hier en Fidel Castro une «figure d'une indiscutable importance historique». «C'est pourquoi je veux… rappeler ses liens de famille avec l'Espagne», a-t-il ajouté dans un télégramme adressé au président cubain, Raul Castro, où il lui présente ses condoléances. Cuba fut une colonie espagnole jusqu'en 1898 et le père de Fidel et Raul Castro est né dans un petit village du nord de l'Espagne, à Lancara. «Une fois encore la très grande proximité entre Cuba et l'Espagne explique que tout ce qui touche à Cuba soit ressenti comme très proche», a écrit le roi. Pendant ce temps, à Madrid, la police a dû s'interposer entre détracteurs et laudateurs de Fidel Castro qui s'étaient massés devant l'ambassade de Cuba. Une petite dizaine de manifestants criait : «Le tyran est mort» et une majorité, près d'une centaine, clamait: «Vive la Révolution». Outre le roi Felipe VI, le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy, a également présenté le père de la Révolution cubaine comme «une figure d'envergure historique» dans un tweet de condoléances. L'Espagne figure en première place des investisseurs étrangers, principalement dans le secteur du tourisme. Donald Trump : «Un dictateur brutal qui a opprimé son peuple» Le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, a affirmé qu'il ferait «tout» pour contribuer à la «liberté» du peuple cubain après la mort de Fidel Castro. Le milliardaire républicain, qui entrera à la Maison-Blanche le 20 janvier, a jugé dans un communiqué que le père de la Révolution cubaine décédé vendredi à l'âge de 90 ans était «un dictateur brutal qui a opprimé son peuple». Donald Trump a choisi twitter pour sa première réaction à la mort du père de la Révolution cubaine, Fidel Castro, sans évoquer dans un premier temps ses réserves face au réchauffement historique des relations entre Washington et La Havane. Cuba est engagée dans un dégel historique avec les Etats-Unis depuis fin 2014, mais Donald Trump a affiché des réserves sur ce rapprochement, affirmant qu'il ferait «tout pour obtenir un accord solide» avec La Havane. Le magnat de l'immobilier, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a également déclaré qu'il était pour l'instant opposé à la suppression de l'embargo financier et commercial imposé à l'île depuis 1962. Sa levée dépend du Congrès qui, contrôlé par les Républicains, y est opposé. «Toutes les concessions que Barack Obama a faites au régime de Castro l'ont été à travers des ordonnances présidentielles, ce qui signifie que le prochain Président peut revenir dessus et je le ferai, sauf si le régime de Castro répond à nos demandes, pas mes demandes, nos demandes», avait déclaré Donald Trump en septembre dernier. François Hollande, Président français : «L'embargo contre Cuba doit être définitivement levé» Le président français, François Hollande, a demandé que l'embargo qui «pénalise» Cuba soit «définitivement» levé, lors d'une déclaration à la presse hier à Antananarivo. Il faut, «qu'il puisse y avoir une ouverture, un échange et que Cuba puisse être pleinement regardé, dans la communauté internationale comme un partenaire», a-t-il plaidé. «La France regarde toujours Cuba comme un partenaire», a ajouté le président français, qui avait été en mai 2015 le premier chef d'Etat à se rendre à Cuba après le rapprochement entre les Etats-Unis et La Havane quelques mois auparavant, en décembre 2014. «Même si j'ai à plusieurs reprises dénoncé les manquements aux droits de l'homme à Cuba, j'ai toujours considéré que l'embargo était une décision unilatérale inacceptable», a-t-il rappelé. «Fidel Castro a été une grande figure du XXe siècle. Il a suscité beaucoup d'espoir avec la révolution cubaine, il a été pour beaucoup de peuples d'Amérique latine — et pas seulement — à un moment une référence» même s'«il y a aussi eu des désillusions», a aussi déclaré M. Hollande. Mikhaïl Gorbatchev, ancien président de l'ex-URSS : «Fidel a résisté et fortifié son pays au cours du blocus américain» L'ex-dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev a rendu hommage au père de la Révolution cubaine, estimant qu'il avait pu «fortifier» son pays et résister au blocus américain. «Fidel a résisté et a fortifié son pays au cours du blocus américain le plus dur, quand il y avait une pression monumentale sur lui et il a pu (…) mener son pays sur la voie du développement indépendant», a affirmé le dernier dirigeant de l'URSS, cité par l'agence Interfax. Fidel Castro restera «un grand homme politique» qui a laissé «une profonde empreinte dans l'histoire de l'humanité», a ajouté M. Gorbatchev. Xi Jinping, Président de la République de Chine : «Fidel Castro vivra éternellement» Dans un message lu à la télévision, le président Xi Jinping a déclaré que «le peuple chinois a perdu un camarade bon et sincère», a-t-il déclaré. «Le camarade Castro vivra éternellement», a ajouté le président Xi, également secrétaire général du Parti communiste chinois. Il était «un grand homme de notre époque» et «l'histoire et les gens se souviendront de lui». A propos des relations entre les deux pays communistes, Xi Jinping a souligné qu'elles s'étaient développées rapidement grâce aux efforts de Fidel Castro depuis l'établissement des relations diplomatiques, en 1960. Dans un documentaire diffusé quelques heures après l'annonce de la mort du dirigeant cubain, la télévision nationale CCTV a assuré que Fidel Castro «admirait» le président chinois Mao Tsé-toung et «regrettait de n'avoir pas pu le connaître». Même si les deux pays partageaient l'idéologie communiste, leurs relations jusqu'à la mort de Mao (1976) restèrent distantes du fait de la présence de Cuba dans l'orbite de l'Union soviétique, rivale de la Chine dès les années 1960. Le président Xi Jinping «avait rendu visite à son vieil ami Fidel Castro lors de sa visite d'Etat à Cuba» en juillet 2014, a rappelé CCTV. Vladimir Poutine, Président Russe : «Le symbole d'une époque de l'histoire moderne du monde» Le président Vladimir Poutine a rendu hommage à Fidel Castro, qualifiant le dirigeant cubain mort la veille à 90 ans de «symbole d'une époque», a indiqué le Kremlin dans un communiqué. «Cet homme d'Etat émérite est à juste titre considéré comme le symbole d'une époque de l'histoire moderne du monde», a déclaré M. Poutine dans un message au président Raul Castro, ajoutant que «Fidel Castro était un ami sincère et fiable de la Russie». Nicolas Maduro, Président du Venezuela : «Il faut poursuivre l'héritage de Fidel Castro» Le président socialiste du Venezuela Nicolas Maduro a appelé à «poursuivre l'héritage» du père de la Révolution cubaine Fidel Castro, rappelant la relation étroite unissant les deux pays. «Tous les révolutionnaires du monde, nous devons poursuivre son héritage et reprendre le flambeau de l'indépendance, du socialisme, de la patrie humaine», a écrit sur Twitter le président Maduro, qui a ajouté avoir déjà appelé le frère de Fidel, Raul, «pour transmettre la solidarité et l'amour (du Venezuela) au peuple de Cuba». Dans un autre tweet, le dirigeant souligne que le décès de Fidel Castro est survenu 60 ans jour pour jour après le départ du Mexique de l'embarcation Granma, avec laquelle Fidel avait ensuite débarqué à Cuba, le 2 décembre 1956 avec 81 militants, point de départ de la révolution cubaine. «Soixante ans après le départ du Granma du Mexique, Fidel part vers l'immortalité de ceux qui luttent toute leur vie… Hasta la victoria siempre», écrit Nicolas Maduro, qui publie aussi d'autres tweets accompagnés de photos de Fidel Castro avec l'ex-président vénézuélien, le défunt Hugo Chavez (1999-2013). Evo Morales, Président de Bolivie : «Un géant de l'histoire» C'était «un géant de l'histoire» qui a défendu «la dignité des peuples du monde», s'est enflammé le président bolivien, en parlant de son «admiration» du défunt Fidel Castro.