C'est ce qu'ont affirmé la LADDH, le RAJ et le FFS dans leurs réactions à l'empêchement, hier matin, des fonctionnaires de plusieurs secteurs de protester pacifiquement à Alger. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) ne cache pas son inquiétude des «tentations autoritaires et sécuritaires comme solutions aux problèmes politiques, économiques et sociaux». «La LADDH se solidarise avec tous les mouvements sociaux qui défendent pacifiquement leurs droits et exercent leurs libertés, toutes leurs libertés. Elle appelle les autorités à privilégier le dialogue et la concertation avec les syndicats, la société civile et les citoyens comme moyens pacifiques et apaisés d'entrevoir des perspectives meilleures», lit-on dans un communiqué de l'organisation, signé par son président, Noureddine Benissad. Pour la LADDH, les interpellations effectuées parmi les manifestants «remettent à l'ordre du jour la question de la liberté de manifester pacifiquement et d'exprimer une opinion, droits consacrés par la Constitution et les conventions internationales relatives aux droits politiques, civils, économiques et sociaux pourtant ratifiées par notre pays». Pour sa part, le Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) dénonce la répression des manifestants et exige l'annulation de la réforme décidée. «Le RAJ demande l'annulation de la nouvelle réforme de la retraite et appelle à l'ouverture d'un dialogue et un débat large avec tous les syndicats autonomes pour l'élaboration de la loi sur la retraite et du code du travail», explique l'organisation dans son communiqué. Le RAJ dénonce également l'exclusion des syndicats autonomes par le gouvernement dans le dialogue et les négociations sur des dossiers déterminants, comme ceux de la retraite et du code du travail. «Nous appelons à une large et effective solidarité avec les syndicats autonomes et avec tous les mouvements sociaux pour la construction des rapports de force nécessaires afin de peser sur les choix stratégiques du pays qui ont trait à l'avenir de la nation algérienne», ajoute le même communiqué. Le FFS, dont les députés ont refusé de participer à la séance de l'APN consacrée à la présentation du projet de loi sur la retraite, dénonce également «la répression systématique de tout mouvement protestataire et pacifique», affirmant «sa détermination à continuer à défendre les libertés publiques fondamentales». «Le FFS considère que la répression adoptée par le pouvoir, comme seul moyen de gestion des conflits sociaux ne fera qu'accentuer la grogne sociale déjà généralisée. Cette répression est le révélateur d'une absence manifeste de dialogue social véritable et de l'unilatéralisme de fait des politiques du pouvoir», ajoute le parti dans un communiqué.