Des motos, un combat de rue et un tir de fusil pour les premières images de ce film. Un comédien «tombe» de la terrasse et déroule l'affiche du festival, le seul au pays consacré au cinéma à l'université et qui est organisé par la direction des œuvres universitaires de Batna Bouakal. Abdelhak Boudraâ, directeur général des œuvres sociales universitaires, s'est dit optimiste quant à l'avenir de cette manifestation. «Comme le Cirta show, le festival du one man show à Constantine, ce festival de Batna a été lancé à l'initiative d'une association d'étudiants. Il y a des capacités extraordinaires au sein de l'université qu'il faut explorer. Toute cette production artistique, littéraire et sportive est la meilleure réponse à ceux qui ne cessent de critiquer l'université et l'étudiant algériens. Je dis aux étudiants : la balle est dans votre camp. Nous sommes prêts à mettre à votre disposition tous les moyens nécessaires, mais l'initiative doit venir de vous. Le développement de l'action culturelle au sein des campus et des cités universitaires dépend de vos initiatives. Et je le dis par expérience. A chaque fois que nous avons reçu des propositions, nous avons dégagé des espaces pour les concrétiser sur le terrain», a déclaré Abdelhak Boudraâ. Abdeslam Dif, recteur de l'université Batna 1, a, pour sa part, salué l'organisation de manifestations culturelles d'ampleur nationale au niveau de l'université. «Il y a une prise de conscience aujourd'hui sur l'importance de telles activités, qui ouvrent des perspectives de création et d'excellence pour nos étudiants. Nous soutenons les organisateurs du festival et nous serons à leurs côtés pour qu'il se poursuive», a-t-il déclaré, qualifiant l'université de «véritable réservoir de talents» . «Il faut juste ouvrir les portes et consacrer des espaces pour que nos étudiants montrent leur énergie créatrice. D'où l'importance de ce festival», a relevé Abdeslam Dif. Slimane Boualegue, directeur des œuvres sociales de Batna Bouakal, a relevé que les deux précédentes éditions du festival ont révélé «de grandes capacités» chez les étudiants à faire du cinéma. «Et nous voulons continuer sur la même lancée pour donner l'occasion aux étudiants de s'exprimer davantage à travers l'image et le son. Notre espoir est d'ériger ce festival en manifestation maghrébine et pourquoi pas, méditerranéenne plus tard», a-t-il soutenu. Le nombreux public présent a salué debout Chawki Bouzid, qui est également membre du jury, pour l'obtention du Prix de la meilleure mise en scène pour la pièce Moussousarma, décroché lors du 11e Festival national du théâtre professionnel (FNTP) à Alger. Le FNTP s'est déroulé du 23 novembre au 2 décembre 2016. Le dramaturge Larbi Boulbina a rappelé que, par le passé, le théâtre était au cœur de l'action culturelle à l'université de Batna. Il a cité les noms d'artistes et d'intellectuels batnéens qui ont été formés grâce au théâtre universitaitre, à l'image de Lahcen Chiba, Salim Ferroudj, Allaoua Belloum, Salah Lembarkia, Rafik Lembarkia, Bouzid Chawki, Lotfi Bensebâa, Mabrouk Ferroudj… «Pour que le Festival du court métrage universitaire puisse continuer, il faut encadrer les étudiants qui s'intéressent au cinéma. Il faut également faire appel à des professionnels et à des spécialistes…», a-t-il plaidé. Durant la journée de jeudi, une quinzaine de courts métrages ont été projetés, suivis d'analyses critiques animées par Tarek Thabet, enseignant à l'Ecole des beaux-arts de Batna, et les journalistes Tahar Hlissi et Fayçal Métaoui. Le jeune comédien, Zakaria Selloum, a modéré les débats, qui ont duré jusque tard dans la nuit. Un atelier de formation sur l'écriture du scénario a été animé par Smaïl Soufit et Djamel Yahiaoui. Hier, vendredi, des courts métrages ont été projetés en off. Des films qui seront sanctionnés par le Prix du public. Le Festival est marqué par la présence des comédiens Salah Aougrout et Hakim Dekkar, très sollicités par les étudiants.