Le jury du 3e Festival national du court métrage universitaire de Batna a plaidé pour des sélections par wilayas. Ledjnan (le jardin) de Idriss Kedidah de Sétif a décroché, samedi soir, le grand prix du 3e Festival national du court métrage universitaire de Batna, lors la cérémonie de clôture qui s'est déroulée à la cité universitaire Aoudjra 2. Le film, qui a été produit par la cité universitaire El Hidhab 2, raconte l'histoire de deux patientes dont l'une détaille ce qu'elle voit à travers la fenêtre d'une chambre d'hôtel. Elle parle d'un jardin. Idriss Kedidah a obtenu également le prix du meilleur metteur en scène. Il a obtenu le prix du public pour un autre film projeté en off, L'ghedwa (pour demain), sur une femme non voyante qui reprend vie après avoir rencontrée un homme dans un bus . Le prix spécial du jury a été attribué au film Sahbi (mon copain) de Nabil Bouziane. C'est l'histoire d'un homme qui vit dans le souvenir d'un ami, mort tragiquement. Le prix du meilleur scénario est revenu à Dark Angel de Ahmed Khenfoussi de Batna. Le jeune Farid Zemoura, qui a interprété le rôle d'un père dont l'enfant a été kidnappé dans ce même film, a eu le prix de la meilleure interprétation masculine. Le prix de la meilleure interprétation féminine a été arraché par Maya Ahlam Lemati de Sidi Bel Abbès pour le rôle d'une femme atteinte du cancer dans le film Oui, qu'elle a réalisée également. El Letkha (la tâche) de Abahamou Abdelbassat de Tindouf a obtenu le prix de la meilleure image alors que le prix de la meilleure musique est revenu au thriller La Chambre 13 de Noureldjah Saadaoui de Boumerdes. Un prix spécial a été donné au comédien handicapé Ghrib Abdeldjabar pour son rôle dans le court métrage Evaluation de soi de Samir Kebiche de Mila. Le jury était composé du comédien Ferroudji Mabrouk, du metteur en scène Chawki Bouzid, du musicien Azzeddine Bensaid, de la scénariste Sabah Titraoui et de l'animateur de théâtre universitaire Mohamed Ali Chicha. Le jury a regretté, dans ses recommandations, l'absence d'une véritable stratégie de développement du cinéma dans les cités universitaires du pays. «Aussi, faut-il faire appel à des académiciens et de professionnels. Il est conseillé aussi de consacrer un budget pour la production des courts métrages universitaires pour que les étudiants aient les outils et les accessoires de faire leurs films. Nous recommandons également la création de cycles de formation à l'art cinématographique durant toute l'année pour que le festival soit le résultat de cette formation. Nous proposons que la sélection des courts métrages soit faite au niveau de chaque wilaya. Une manière de redynamiser l'activité cinématographique au sein des universités. Dans le même sens, nous suggérons la projection des courts métrages produits par les étudiants dans toutes les universités», a recommandé le jury dans un texte lu par Chawki Bouzid. Le jury a souhaité la création de ciné-clubs dans les campus et l'inscription des films primés à Batna dans les autres festivals de cinéma, comme ceux d'Oran et d'Annaba. «Il est également souhaitable d'inscrire les étudiants intéressés par le cinéma dans les ateliers de formation organisés durant ces deux festivals. Nous estimons qu'il est important de créer un commissariat pour la gestion du festival de Batna», est-il souligné.