Le grand projet «Coopération décentralisée entre villes maghrébines et allemandes», initié par les autorités allemandes, a été retenu pour bénéficier du savoir-faire en matière de télégestion des services urbains, de la petite ville de Sindelfingen. C'est dans cette perspective qu'une délégation de trois représentants de cette ville, située à 30 km au sud-ouest de Stuttgart, sera, du 12 au 15 décembre, en visite à Alger et Annaba. Cette visite, faut-il le souligner, intervient après que le DG de l'EPIC Draa Errich, Rachid Bougueddah a été accueilli, en septembre dernier, par des responsables municipaux de cette cité allemande de 64 000 habitants, avons-nous appris de sources bien informées. En présence de ses collègues d'Oran, Tlemcen, Mostaganem, Sidi Bel Abbès et Sétif, issus des secteurs de l'urbanisme, l'habitat, l'infrastructure et l'environnement, autrement dit tout ce qui se rapporte à la ville, M. Bougueddah a, semble-t-il, réussi à convaincre les Allemands de l'importance de son projet innovant, à travers lequel il aspire offrir aux futurs 200 000 à 250 000 habitants de Draâ Errich des services urbains modernes et performants, surtout. Ce projet consiste essentiellement à doter la ville nouvelle, en passe de voir le jour à 20 km à l'ouest de Annaba, sur un périmètre de 14 km2, extensible à 20 km2, d'un réseau de télégestion de l'éclairage public, de systèmes automatisés dédiés à l'arrosage des espaces verts, ainsi que de systèmes de géolocalisation GPS. «Pour que l'usager soit mieux informé et acteur de sa ville, l'offre de services urbains performants, qu'il s'agisse de transport, de l'eau, de l'assainissement, de déchets ménagers, de l'énergie ou de télécommunications, passe par l'approche trans-sectorielle, favorisant la mise en place d'un système d'informations traitant les problématiques y afférentes à un niveau général et non plus sectoriel», explique-t-il. Outre l'appui financier allemand, devrait être étudiée la possibilité de signature, à moyen et long termes, d'un accord de jumelage entre Draâ Errich et Sindelfingen, déjà jumelée avec six villes au monde. Au profil international impressionnant, une population, dont la moitié est issue de l'immigration, au moins une centaine de nationalités, cette ville est très active sur le plan international, particulièrement engagée à différents niveaux (direction du réseau Euro-towns, Congrès des communes et régions d'Europe) ainsi qu'en matière de politique européenne et de développement. Sindelfingen est également souvent associée à Mercedes-Benz, puisque y est implantée la plus grande usine au monde de la célèbre marque compatriote. C'est dire les perspectives, fort prometteuses, en termes de développement urbain et de gestion moderne, qui pourraient s'offrir à Draâ Errich, qui, avec Berrahal et Oued El Aneb, formera un triangle urbain. La question environnementale et le développement durable, si chers aux Allemands, sont un autre point crucial autour duquel avaient échangé les missionnaires algériens et leurs hôtes de Sindelfingen. La vision futuriste des concepteurs du plan d'aménagement de la ville nouvelle Draâ Errich semble avoir séduit plus d'un. D'autant que, insistent nos sources, il est question de «donner à celle-ci les fonctions de la ville comme espace de création et de multiplication des richesses, un espace de créativité culturelle, de solidarité nationale et un espace où se conjuguent croissance économique et préservation de l'environnement». D'où les appellations "Avenue Agenda 21, Eco Quartier" et les noms tirés d'un fichier de la faune et la flore propres à la localité, retenus pour la future nouvelle cité. "Agenda 21", à quoi répond une telle nomination ? «L'''Agenda 21''- plan d'action pour le XXIe siècle, adopté en 1992 par 178 Etats, dont l'Algérie, lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro- est le nom que nous avons choisi pour l'avenue principale, épine dorsale de la future ville nouvelle. Notre ambition est de pouvoir intégrer aux projets locaux prévus toutes les composantes du développement durable : équilibre entre le court et le long termes, conciliation des exigences économiques, sociales et environnementales et prise en compte des enjeux locaux et globaux du développement», nous a-t-on expliqué. Une stratégie de développement écologiquement et socialement responsable est, justement, ce que l'équipe dirigeante de l'EPIC Draâ Errich a tracée et aspire à matérialiser sur le terrain. Dévoilée aux cadres municipaux allemands, cette stratégie n'a pas laissé indifférent, se réjouissent nos sources. Surtout qu'il y est, entre autres, prévu d'«accorder de l'importance aux espaces verts, de limiter les émissions du dioxyde de carbone, de généraliser l'utilisation du photovoltaïque (panneaux solaires) pour le fonctionnement des appareils électriques, ainsi que de systèmes d'isolation thermique des bâtiments, etc.». Draâ Errich, une ville verte, une ville intelligente, ce grand challenge est-il à la portée de ceux qui y croient ou serait-ce une autre ambition démesurée ? Seul l'avenir nous le dira ! S'agissant, par ailleurs, des villes de Mostaganem, Tlemcen, Oran et Sétif, les Allemands ont respectivement retenu «la réhabilitation de la ville historique», «la réhabilitation de la médina» et «la gestion urbaine».