La Fédération algérienne de football (FAF) et la Ligue nationale de football amateur (LNFA) qui gère les affaires de la Ligue interrégions (LIRF) depuis la mise à l'écart de Mohamed Boukaroum, ancien président de la LIRF suspendu par la FAF de toutes activités liées au football, piétinent en toute impunité les statuts de la LIRF. La gifle que leur a administrée l'écrasante majorité des clubs de l'Interrégions le 5 juin 2016 lors de l'assemblée générale élective avortée en raison du refus des clubs de cette division de se soumettre au diktat de la Fédération n'a pas modifié les desseins et le calendrier de ceux qui ont pris le football en otage. La preuve, la Fédération et la Ligue nationale de football amateur n'ont pas retenu la leçon que leur ont donnée les clubs de l'Interrégions. Les deux instances maintiennent le cap et veulent coûte que coûte organiser une assemblée générale élective sur mesure avec un seul candidat, le leur. Conséquence de cet aveuglement, un autre bras de fer clubs de l'Interrégions-Fédération se profile à l'horizon. La Fédération est un mauvais élève. Non seulement elle impose sa volonté à tous les segments du football, pire elle viole sans état d'âme ses règlements et statuts. Le 20 décembre 2016, sur le site de la LIRF, il est annoncé le calendrier de l'assemblée générale élective fixée au 21 janvier 2017. Le communiqué annonçant la tenue de l'assemblée est un faux grossier, signé «communiqué de la commission de candidature». C'est une usurpation de qualité dans la mesure où le texte en question émane de la Ligue et non pas de la commission de candidature élue lors de la dernière assemblée générale de la LIRF, tenue sous la présidence de Mohamed Boukaroum. Les statuts de la LIRF précisent au chapitre 3 de l'organisation des élections, article 41 : «Une commission électorale élue par l'assemblée générale de la Ligue organise les élections conformément aux présents statuts et aux dispositions du règlement intérieur de la Ligue interrégions de football». La convocation de l'assemblée générale élective avec le calendrier complet de ce scrutin relève des prérogatives exclusives de la commission électorale élue par l'assemblée générale souveraine. Pourquoi alors la Ligue nationale de football amateur qui gère la LIRF s'est-elle arrogé le droit d'organiser l'AGE ? Une dérive couverte C'est une dérive couverte par le silence complice de la Fédération et du ministère de la Jeunesse et des sports (MJS), ce dernier qui couvre une telle forfaiture alors qu'il est le garant du respect des règlements et statuts de la Fdération et des Ligues. Ce n'est pas tout, malheureusement. La Fédération, c'est en fait elle qui dicte et contrôle tout, veut imposer son choix aux clubs de l'Interrégions. Elle a «désigné» son candidat, unique bien sûr, et lui a dégagé le terrain pour remplacer Mohamed Boukaroum dont elle ne voulait plus. Elle table sur les statuts de la LIRF pour parvenir à ses fins. Sauf qu'elle a oublié que la LIRF n'a pas procédé à la mise en conformité de ses statuts que lui impose expressément la nouvelle loi sur le sport (voir le décret exécutif du 16 février 2016). Les anciens statuts sont truffés d'incohérences et violent l'article 2 du code électoral (principes, obligations et droits des parties) qui énonce : «Les principes démocratiques doivent être respectés, tout comme ceux de la séparation des pouvoirs et de la transparence». Où sont les principes démocratiques, la transparence lorsque la Fédération impose comme candidat au poste de président une personne qui n'est pas membre de l'assemblée générale et exclut en même temps un membre de droit de l'assemblée générale de la course au poste de président ? Pourtant, la nouvelle loi a définitivement mis fin à la présence d'experts dans les listes électorales ainsi que la cooptation. C'est contre cette forme de dictature, de non-respect des principes démocratiques par la Fédération que des clubs de l'Interrégions se révoltent et dénoncent de toutes leurs forces devant le silence sidéral du Bureau fédéral, de l'assemblée générale de la Fédération et du ministère de la Jeunesse et des Sports qui se rendent complices d'une forfaiture qui n'a pas de nom. Ce sont des pratiques qui ont cours seulement en Corée du Nord. De nombreux acteurs du football sont en train de se mobiliser pour soutenir l'action des clubs de l'Interrégions contre le diktat de la Fédération. Ils sont prêts à saisir le tribunal administratif pour condamner la Fédération pour non-observation de la loi et informer la FIFA pour non-respect des statuts par la Fédération algérienne de football.